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Afrique : A l’épreuve de la malédiction de « COUPS D’ÉTAT »

Lundi 9 Octobre 2023

Partie 2 ( cas du Burkina- Faso)

Notre étude sur la recrudescence des phénomènes de coups d’Etat en Afrique porte cette fois-ci sur le cas de la République du Burkina-Faso ( pays des hommes intègres). Étant donné que la première partie est consacrée au cas du Mali. Cette étude qui se veut circonspecte, étudie les coups d’Etat en série, afin de déceler les origines et les causes de leur résurgence à l’ère moderne où dans les autres continents les changements anticonstitutionnels ne sont que des lointains souvenirs dans leur histoire.

Le cas du Burkina-Faso n’est pas différent des pays touchés par ces fléaux des coups d’Etat, malgré l’intégrité de son peuple, d’où le surnom " pays des hommes intègres ". Profondément marqué par le marxisme de Thomas Sankara, un leader africain dont le charisme a transcendé les frontières et les époques, le Burkina n’a pas échappé à la malédiction.

Le président Blaise Campaoré, qui est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1987, ne se préoccupait pas du bien-être de ses compatriotes. Mais, ses préoccupations étaient la préservation de son pouvoir usant de tous les subterfuges possibles pour y rester le plus longtemps que possible. Les conséquences directes de ces agissements, qui au fil du temps finissent par exacerber le peuple, qui lui-même est à bout de souffle. Les décennies au pouvoir n’ont fait qu’aggraver la situation. Le peuple prend la rue et Blaise Campaoré quitte le fauteuil en 2014.

Le président Kaboré accède à la magistrature suprême suite aux élections. Les attentes du peuple étaient telles que lui-même ne pouvant pas honorer ses engagements du point de vue socio-économique et politique. Cette situation s’est accentuée avec l’ingérence extérieure, notamment en matière sécuritaire. D’où deux coups d’Etat ont été enregistrés en janvier et septembre 2022.

En octobre 2023, le capitaine Traoré a échappé à une tentative de coup d’Etat, malgré la mobilisation de la jeunesse burkinabè. Cette énième tentative montre la précarité de la notion de stabilité en Afrique en général et au Burkina-Faso en particulier.

Ainsi, la popularité du capitaine Traoré ne constituerait-elle pas un précédent Kagame pour s’éterniser au pouvoir ? Résistera-t-il à la tentation ? Le peuple burkinabè est-il disposé à lui accorder sa confiance à long terme ? Serait-il à l’abri des tentatives de renversement orchestrées depuis l’extérieur ?

ABDELSALAM Younous Moutah Politologue et consultant au CEDPE.