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Afrique : A l’épreuve de la malédiction de « COUPS D’ÉTAT »

Mardi 17 Octobre 2023

Partie 3 ( cas du Niger)

Afrique : A l’épreuve de la malédiction de « COUPS D’ÉTAT »
Étant donné que la définition du coup d’Etat se trouve dans la première partie de notre série consacrée à l’étude des changements anticonstitutionnels en Afrique (voire l’article sur le cas du Mali du 04/10/2023). Nous allons nous en appesantir sur les faits marquants quant à la situation socio-politique au Niger. Un pays qui, après le coup d’Etat réussit de Saliou Djibbo contre le président Mahamadou Tandja, s’est lancé dans un processus démocratique à la suite de l’élection du président M. Issoufou. Et lui-même après avoir fini ses deux mandats que lui a conféré la constitution, a décidé de ne plus se présenter aux élections, par ricochet inscrit le Niger dans l’alternance politique. Le président M. Bazoum le succède à la tête du pays comme président démocratiquement élu.

Ainsi, chercheurs et universitaires qui s’intéressent au processus démocratique, se sont précipités pour confirmer que le Niger est sur la bonne voie. Tout en ignorant les rivalités ethniques ( entre Zarma, Haoussa, kanouri… et Toubou, Touareg etc.) ; les contestations des élections du M. Bazoum ; la mauvaise gouvernance ; les sentiments anti français " French bashing " ; les soupçons de rééquilibrer l’armée par Bazoum en favorisant les siens. L’armée décide d’intervenir pour la sauvegarde de l’unité ou la souveraineté du pays. Le peuple y adhère, parce qu’il pense que Bazoum est là pour les intérêts de la France et son intérêt personnel.

Voilà, le Niger après une alternance réussie, s’est vu rattraper par la malédiction des coups d’Etat. Il faut le rappeler que rarement les changements anticonstitutionnels sont bénéfiques pour le peuple d’Afrique. À l’exception des cas de J. Rawlings au Ghana, M. Kerekou au Bénin, Buhari au Nigeria etc. Ces trois leaders à travers leur vision, ont imposé l’alternance politique comme mode de gouvernance pour le bonheur de leurs peuples depuis plus de trois décennies dans leurs pays respectifs.

Alors, que faut-il faire pour dissuader l’armée en place afin qu’elle cède la place à une équipe civile pour une transition apaisée ? La veille citoyenne sera-t-elle suffisante ? L’intervention de la CEDEAO est-elle la bienvenue pour la transition au Niger ?

ABDELSALAM YOUNOUS MOUTAH Politologue et consultant au CEDPE.