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Au Tchad, le CEDPE publie un rapport d'enquête sur les relations des banques avec la clientèle

Samedi 21 Septembre 2024

L'enquête révèle que les banques tchadiennes sont parmi les plus défaillantes en Afrique. L'État ne régule pas suffisamment ces institutions, qui ne respectent pas les droits des clients. Les services offerts sont insatisfaisants.


Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme - CEDPE
Réalisée sous la direction de M.  MABOU MANACET
     Chercheur au CEDPE
 Manager de l’Education : spécialiste en Conception et   Evaluation des Projets Educatifs.
En collaboration avec Mme NGARDJI YENISAGNA CECILE coordinatrice du Centre et la participation de DJIDA RAMADAN MAHAMAT, DJIMADOUM OITANA FREDDY et MAHAMAT ALI. 

Ce travail d'enquête a pu être mené à bien grâce à l'engagement de nombreuses personnes que nous souhaitons remercier sincèrement. Nous tenons à exprimer notre gratitude envers le Dr AHAMAT YACOUB DABIO, président du CEDPE, pour sa vision globale de la prévention des conflits et son suivi attentif de notre enquête. Nous adressons également nos remerciements spéciaux au Secrétaire général de la Banque Agricole et Commerciale, à la directrice du service marketing et communication de la BSIC, au directeur des ressources humaines de la Société Générale du Tchad, ainsi qu'à leurs clients. Un merci particulier au directeur du service marketing et commercial d'UBA et à son équipe, ainsi qu'aux clients qui ont facilité notre enquête en partageant leur connaissance du terrain et leur expertise technique, nous fournissant ainsi des informations précieuses.
Nos remerciements s'étendent au personnel administratif et technique des banques qui ont permis la réalisation de l'enquête au sein de leurs établissements, en mettant à notre disposition leur documentation, en répondant à nos interrogations et en nous offrant un environnement de travail propice lors de l'analyse des données.
Nos remerciements vont également à l'équipe du CEDPE pour leur excellente collaboration et leurs conseils avisés tout au long de notre recherche.
Enfin, nous admettons que cette enquête d'un échantillon modeste n'était pas facile, mais c'est une étape clé pour poursuivre une enquête d'une grande ampleur prévue en 2025.
(...)
Le présent document présente le résultat d’une enquête portant sur les relations entre les banques et leurs clients, qui a pour objectif d’identifier les facteurs de confiance et désagrément relationnel entre les deux parties. Cette étude de type mixte combinant le qualitatif et le quantitatif, menée d’octobre à décembre 2023 à Ndjamena, sur un échantillon de 72 personnes, 37 personnels des banques et 35 clients dans huit banques ( Banque Agricole et Commerciale (BAC) ; Banque Commerciale du Chari (BCC) ; Banque Sahélo-Saharienne pour l’Investissement et le Commerce Tchad-S. (ABSIC –Tchad) ; Commercial Bank Tchad (CBT) ;Ecobank Tchad(Ecobank) ; Orabank Tchad(FBT) ; Société Générale Tchad (SGT) ; United Bank for Africa Tchad (UBA).

L'enquête révèle que les banques tchadiennes sont parmi les plus défaillantes en Afrique. L'État ne régule pas suffisamment ces institutions, qui ne respectent pas les droits des clients. Les services offerts sont insatisfaisants. Par exemple, il existe une disparité importante dans les taux d'intérêt des prêts et les frais de gestion de compte. Les chèques et relevés de compte, normalement gratuits, sont facturés de manière excessive. Les taux d'intérêt sont augmentés sans que le client en soit informé, ce qui affecte son compte sans son consentement. De plus, le nombre de distributeurs automatiques est insuffisant, obligeant les clients à attendre longtemps pour retirer de l'argent. L'accueil est déplorable et les employés ne se soucient pas du temps d'attente des clients. Cette enquête ne vise pas à critiquer mais à inciter les dirigeants des banques à améliorer leurs services, à encourager les autorités à réguler les banques et à exiger des progrès, et à rappeler aux clients la nécessité de surveiller les activités de leurs comptes bancaires.


Cette enquête comporte deux parties :
La première partie : la préparation de l'enquête, descente sur le terrain pour la collecte des informations ;

(...)
À la BCC, nous avons rencontré le chef du personnel qui a insisté pour ne pas autoriser l'enquête au sein de son établissement, malgré nos explications concernant le contexte de celle-ci. Elle a cité un article (237) du code de la banque relatif à la confidentialité des informations bancaires, qui stipule : « Toute personne qui, par son état ou sa profession, ou par ses fonctions temporaires ou permanentes, est dépositaire de secrets confiés et qui, en dehors des cas où la loi l'oblige ou l'autorise à se porter dénonciatrice, révèle ces secrets, sera punie d'un emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 5 000 à 500 000 francs CFA. » Par conséquent, l'enquête n'a pas pu être menée à la BCC.


Document de l’enquête téléchargeable en PDF en cliquant sur le lien ci-dessous