Cette projection des prix est focalisée sur les variations des prix de cinq produits alimentaires de base (sorgho, mil, maïs, riz et berbéré) sélectionnés dans quatre marchés d’octobre 2015 à mai 2022. Les perspectives des marchés céréaliers prévoient une augmentation saisonnière considérable et graduelle des prix entre juin et septembre 2022. Cette forte hausse, qui varie, entre 45 à 60 % par rapport à la moyenne quinquennale, est attribuée principalement à une offre céréalière inadéquate face à une demande de plus en plus croissante, aux perturbations d’approvisionnement, aux faibles niveaux de stocks par rapport à une année normale, et aux phénomènes d’incendies inhabituels dans certains marchés urbains et ruraux.
Actuellement, le niveau de prix des céréales est jugé trop élevé sur les marchés. À N’Djamena, les prix du mil pénicillaire continuent d’augmenter et ont atteint déjà 440FCFA le kilogramme soit 47 pour-cent comparés à mai 2021, et 69 % à la moyenne. Des niveaux record jamais atteints depuis plusieurs décades. À Abéché, le prix du mil est de 270 FCFA le kg (+40% en mai 2022 par rapport à la moyenne quinquennale). Les résultats des projections prévoient une forte augmentation pour atteindre son pic en juillet (+60 %), soit un mois plutôt que prévu. Cette hausse est observée sur les autres céréales de base et dans la plupart des marchés céréaliers. Les prix vont fléchir après les récoltes d’octobre, mais restent toutefois supérieurs à la moyenne quinquennale (+28 % pour le mil à Abéché). Un comportement qui ne suit pas les variations saisonnières typiques des prix au Tchad.
Les niveaux des prix des céréales entre mai et septembre 2022 limitent l’accès aux céréales par les ménages pauvres. Ces ménages sont les plus affectés à cause de faibles récoltes enregistrées pendant la campagne 2021-2022 et leur dépendance du marché. Ils sont vulnérables face à une hausse des prix.
La projection montre des prix très élevés qui entraînent une inflation des autres produits alimentaires dans toutes les provinces du Tchad. À N’Djamena, le prix du pain a augmenté de 25 %. Cette hausse est aussi observée dans les autres provinces. En milieu semi-urbain, elle est ressentie malgré les habitudes alimentaires des ménages pauvres qui sont dominées par des céréales sèches (sorgho, mil, maïs, etc.).
Le renforcement de stock stratégique de l’Office National de Sécurité Alimentaire (ONASA), d’une valeur annoncée de cinq milliards, ne pourrait garantir l’approvisionnement des marchés à travers des achats effectués sur les marchés locaux. Une telle opération pendant une campagne déficitaire (2021-2022) n’est pas synonyme de baisse des prix et ne peut pas contenir la hausse des prix des céréales. Au contraire, elle pourrait créer une forte concentration sur le marché céréalier avec une poignée de grossistes assurant une large domination. Cette tension des marchés renforce la pression sur les prix des denrées alimentaires. Mais l’atténuation de l’impact de la hausse des prix alimentaires est une nécessité, et peut être également soutenue par des facteurs macroéconomiques assez stables.
La hausse des prix, accompagnée par les perturbations des flux (céréales, engrais, etc.) causée par la guerre en Ukraine, les conflits intercommunautaires presque généralisés, les effets induits de la pandémie de COVID-19, et les comportements spéculatifs de certains commerçants incontrôlables, affectent le fonctionnement des marchés et constituent des menaces réelles pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Tchad.
ALERTE : le Tchad connaît une crise alimentaire qui risque de s’éterniser jusqu’à la campagne agricole 2023-2024. Déjà avec des perspectives incertaines de la campagne en cours (2022-2023), la production céréalière pourrait être compromise à cause de divers défis, risques et incertitudes. Des solutions idoines et urgentes doivent être apportées pour éviter le pire (insécurité alimentaire sévère généralisée, niveau de malnutrition élevé, des mouvements de colère dans la rue, etc.).
Actuellement, le niveau de prix des céréales est jugé trop élevé sur les marchés. À N’Djamena, les prix du mil pénicillaire continuent d’augmenter et ont atteint déjà 440FCFA le kilogramme soit 47 pour-cent comparés à mai 2021, et 69 % à la moyenne. Des niveaux record jamais atteints depuis plusieurs décades. À Abéché, le prix du mil est de 270 FCFA le kg (+40% en mai 2022 par rapport à la moyenne quinquennale). Les résultats des projections prévoient une forte augmentation pour atteindre son pic en juillet (+60 %), soit un mois plutôt que prévu. Cette hausse est observée sur les autres céréales de base et dans la plupart des marchés céréaliers. Les prix vont fléchir après les récoltes d’octobre, mais restent toutefois supérieurs à la moyenne quinquennale (+28 % pour le mil à Abéché). Un comportement qui ne suit pas les variations saisonnières typiques des prix au Tchad.
Les niveaux des prix des céréales entre mai et septembre 2022 limitent l’accès aux céréales par les ménages pauvres. Ces ménages sont les plus affectés à cause de faibles récoltes enregistrées pendant la campagne 2021-2022 et leur dépendance du marché. Ils sont vulnérables face à une hausse des prix.
La projection montre des prix très élevés qui entraînent une inflation des autres produits alimentaires dans toutes les provinces du Tchad. À N’Djamena, le prix du pain a augmenté de 25 %. Cette hausse est aussi observée dans les autres provinces. En milieu semi-urbain, elle est ressentie malgré les habitudes alimentaires des ménages pauvres qui sont dominées par des céréales sèches (sorgho, mil, maïs, etc.).
Le renforcement de stock stratégique de l’Office National de Sécurité Alimentaire (ONASA), d’une valeur annoncée de cinq milliards, ne pourrait garantir l’approvisionnement des marchés à travers des achats effectués sur les marchés locaux. Une telle opération pendant une campagne déficitaire (2021-2022) n’est pas synonyme de baisse des prix et ne peut pas contenir la hausse des prix des céréales. Au contraire, elle pourrait créer une forte concentration sur le marché céréalier avec une poignée de grossistes assurant une large domination. Cette tension des marchés renforce la pression sur les prix des denrées alimentaires. Mais l’atténuation de l’impact de la hausse des prix alimentaires est une nécessité, et peut être également soutenue par des facteurs macroéconomiques assez stables.
La hausse des prix, accompagnée par les perturbations des flux (céréales, engrais, etc.) causée par la guerre en Ukraine, les conflits intercommunautaires presque généralisés, les effets induits de la pandémie de COVID-19, et les comportements spéculatifs de certains commerçants incontrôlables, affectent le fonctionnement des marchés et constituent des menaces réelles pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Tchad.
ALERTE : le Tchad connaît une crise alimentaire qui risque de s’éterniser jusqu’à la campagne agricole 2023-2024. Déjà avec des perspectives incertaines de la campagne en cours (2022-2023), la production céréalière pourrait être compromise à cause de divers défis, risques et incertitudes. Des solutions idoines et urgentes doivent être apportées pour éviter le pire (insécurité alimentaire sévère généralisée, niveau de malnutrition élevé, des mouvements de colère dans la rue, etc.).
Abdelwahid Mahamat Yacoub
Consultant International/Indépendant
Chercheur associé au CEDPE
Ingénieur de Développement Rural/Doctorant, Agroéconomiste
Expert/Sécurité Alimentaire, Moyens d’Existence et Analyses des Marchés
Spécialiste/Politique et Economie
Tel: 66293805/99904219; Ndjamena-Tchad; Skype : fn-yabdelwahid
Document téléchargeable en PDF en cliquant sur le lien ci-dessous
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