Chigueg, un conflit intercommunautaire meurtrier au Tchad (étude)

Chigueg est une portion du canton Sedami (canton sédentaire du Dar-Misserié) d’une superficie de 36 km², situé à 20 km au nord-ouest de la sous-préfecture d’Assinet, dans la préfecture de Batha au Tchad (voir carte ci-dessous). Sur ce territoire cultivable, sont dénombrés trois puits pastoraux et un espace de pâturage. La terre est habitée principalement par deux ethnies :

1. L’ethnie Bulala, qui pratique l’agriculture ce que Claude Meillassoux appelle une communauté domestique « manuelle d’autosubsistance »[[1]]url:#_ftn1 , des sociétés qui « produisent et consomment le produit de leur propre travail pour lequel la force musculaire humaine est la principale source d’énergie »[[2]]url:#_ftn2 ;
2. Les arabes Salmaniés, de la famille des Misseriés noirs, qui sont des tribus nomades, installées là périodiquement, lors de leur passage dans le cadre de leurs transhumances. On trouve que cette transhumance n’est pas seulement l’apanage des communautés rurales au Tchad, elle existe un peu partout comme la transhumance sociale chez les eskimos mais d’une manière organisée. Les esquimos « se déplacent entre les différents sites distribués dans un espace qui leur est réservé. L’hiver, ce groupe se retrouve dans des agglomérations composées de grandes maisons abritant chacune plusieurs d’entre ces groupes »[[3]]url:#_ftn3 . Au Tchad, l’absence d’une stratégie fiable d’aménagement du territoire, « la chronique érosion »[[4]]url:#_ftn4 de l’espace rurale du à l’avancée du désert et l’épuisement des herbes, pousse les nomades à se déplacer durant la saison sèche vers d’autres aires plus fertiles pour permettre au bétail de survivre jusqu’à la reconstitution naturelle des herbes. Il convient de le souligner que ce nomadisme involontaire provoqué par plusieurs phénomènes de type naturel comme l’environnement, la désertification et en l’absence d’une politique efficace d’aménagement territorial et de développement rural, créé une sorte de concentration démographique dans l’espace fertile, d’où un déséquilibre social voire des conflits intercommunautaires autour de « l’exploitation des ressources vivrières et la gestion de l’espace »[[5]]url:#_ftn5 . Il y a aussi lieu de penser que le sous-développement rural serait aussi « le fruit d’une mentalité rurale restée trop attachée au concept de la tradition »[[6]  (...) découvrez l'intégralité de l'étude en cliquant sur le lien suivant =>]url:#_ftn6 Amazon.com: Chigueg Un conflit intercommunautaire meurtrier: Tchad (French Edition) eBook: Yacoub, Ahmat: Kindle Store