Au début de la crise, les soudanais étaient partagés entre différentes considérations ( d’ordre idéologique, ethnique, régionaliste etc). Mais ce que la population soudanaise ignorait, c’est que les deux protagonistes étaient déterminés à en faire leur combat ultime voire celui de leur vie, vu les enjeux. Puisque, nous avons vu ce dont étaient capables deux anciens militaires Meles Zenawi ( ancien premier ministre éthiopien)et Isaias Afewrki ( actuel président de l’Erythrée )lors de la guerre d’indépendance de l’Erythrée.
Dominique Moïsi a dit dans son article "Au Soudan, la guerre des généraux" que ce que vivent les soudanais actuellement tire sa source de la rivalité entre deux hauts gradés le général Abdel Fattah Al-Burhane, qui dirige l’armée et le général Mohamed Hamdane Daglo Commandant des Forces de Soutien Rapide (FSR).
Cette rivalité triviale, propre aux hommes de pouvoir chez lesquels l'égocentrisme se veut patent s’est envenimé au fil des mois à un stade d'embrasement total sur l'ensemble du pays. La situation dans la capitale Khartoum s’est détériorée à tel point que la ville est devenue risquée pour la population et ainsi que pour les riverains de la capitale. Les services humanitaires, estiment à plus de 3 millions de déplacés et quelque 5000 morts depuis le début de la guerre. Le bilan serait sous-évalué selon certains observateurs.
Ne voulant pas revivre encore une fois les conséquences désastreuses de la guerre du Darfour, une partie de la population s’est réfugiée dans les pays voisins à savoir le Tchad, le Sud Soudan pour les classes vulnérables et les autres classes dans d’autres pays. Cette guerre constitue aussi une menace réelle pour les pays voisins tels le Tchad, le Sud Soudan et l’Erythrée. Parce que ce sont des pays qui eux-mêmes vivent dans une paix relative à cause des crises et conflits qui surgissent sur leurs territoires respectifs. En outre, l'instabilité du Soudan est une aubaine pour les organisations criminelles et terroristes qui sévissent dans le Sahel. Le CEDPE a alerté l'opinion internationale à ce sujet en suggérant le déploiement d'une force d'interposition qui écartera les belligérants et par la même occasion, étouffer les velléités terroristes.
Aujourd’hui, il ne s’agit pas de savoir qui est dans quel camp ? Mais quand est-ce que cette guerre inutile et incalculable prendra fin ? Qu’est-ce que les soudanais ont fait pour mériter cela ? À qui profite-t-elle cette guerre ?
ABDELSALAM Younous Moutah Politologue et Consultant au CEDPE.