Le règne Macron est manifestement le règne le plus turbulent de la cinquième République. Au sein des sociétés françaises, les distorsions ont pris du volume et l’impopularité du régime est notoire. Avec ses anciennes colonies, la France essuie un terrible affront et un désaveu qui se généralise dans la région ouest-africaine. Après un départ forcé de la RCA, du Mali, du Burkina Faso, c’est au Niger que la France se voit encore refouler tel un malpropre, après que la junte au pouvoir ait demandé son retrait il y a plusieurs semaines.
Durant deux mois, Paris a voulu tenir tête aux militaires au pouvoir en clamant la légitimité du président déchu, Mohammed Bazoum comme la voix autorisée à discuter d’un possible retrait des forces françaises sur le sol nigérien. Mais l’entêtement de la junte qui calme à son tour la souveraineté du pays, adoubée par des milliers de compatriotes a su exercer une pression sur Paris au point de le faire rétropédaler.
La diminution des troupes françaises sur le continent fait croire à certains observateurs que les pays sahéliens s’exposent davantage à la force de frappe des groupes terroristes disséqués sur plusieurs territoires en factions bien organisées. Pour d’autres, c’est un débarras agréable, car estiment-ils, la France n’a jamais priorisé la sécurité et la stabilité des Etats mais bien au contraire, elle intervenait pour piller les ressources et établir sa dénomination néocoloniale.
Certains intellectuels africains, à raison ou à tort, projettent des tentatives de déstabilisation de la France sur ses anciennes colonies qui réclament le respect de leur dignité. Ils en appellent de ce fait à la solidarité des peuples africains. Entretemps, la Russie, la Chine, les Etats-Unis et quelques pays européens sont dans une guerre de positionnement. Qui occupera la place très convoitée du partenaire privilégié de l’Afrique, ce continent aux mille et une richesses ?
