Selon son communiqué publié dimanche, l'organisation d'Etat islamique en Afrique de l'ouest, a indiqué que l'armée tchadienne est tombée dans une embuscade tendue par Iswap le mardi dernier, dans la province de Bol entre Kiga et Ngobo. Toujours selon le même communiqué de l'Iswab, le nombre de soldats morts ou blessés est de 39, en plus de cinq engins lourds endommagés. Une contradiction a été relevée dans le même communiqué qui indique un peu plus loin que les combattants de l'Iswap ont fait exploser deux bombes au passage d'un convoi de l'armée tchadienne avant de l'attaquer par des mitrailleuses faisant 14 morts et 25 blessés. Deux véhicules détruits et trois autres mis hors service. L’information qui n’a pas été confirmée par une source indépendante a été démentie par le gouvernement tchadien.
Après la perte de leurs fiefs en Irak, Syrie, Libye et Afghanistan, le redéploiement de Daech dans le Lac Tchad et l'espace du G5S doit être une source d'inquiétude pour les Etats concernés et la communauté internationale. Le président Biden l’a bien souligné après son retrait d’Afghanistan que c’est l’Afrique qui constitue la nouvelle menace pour la communauté internationale. Le ministre nigérian de l’intérieur, Rauf Aregbesola, a indiqué jeudi 9 juin que le groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) pourrait être à l’origine de l’attaque, dimanche 5 juin, de la paroisse catholique Saint-Francis de la ville d’Owo, qui a fait au moins 40 morts et une soixantaine de blessés.
Après la mort du leader charismatique de boko Haram, Abubakr Shekau, et les multiples défaites militaires de ce groupe face à l’Iswap (version Daech en Afrique de l’Ouest), des centaines de combattants de Boko Haram ont préféré se rendre à l'armée nigériane, selon une source sécuritaire. "Au cours des dernières semaines, plus de 5.890 terroristes comprenant des soldats et leurs commandants se sont rendus avec leurs familles à nos forces dans la zone Nord-est", a déclaré le général de brigade Bernard Onyeuko, le porte-parole de l’armée. Début 2021, l’effectif total des membres de Boko Haram étaient de 6 502, selon une étude réalisée par le CEDPE, ce qui suppose qu’en ce moment le groupe ne dispose pas plus d’une centaine de coriaces en perte de vitesse se retrouvant autour du Lac Tchad.
Ce qui attire l’attention est le mode opératoire de l’attaque qui semble être nouveau et la zone choisie, sans oublier que contrairement à Boko Haram de Abubakr Shékau, l’Iswap s’attaque rarement aux civils.
La stratégie de l'Iswap est de faire passer sous son contrôle tout le territoire autrefois acquis à Boko Haram. L'Iswap prétend lancer après la saison pluvieuse des grandes offensives contre les positions des forces "ennemis" dans l'espoir de reconquérir de nouvelles villes comme Gambarou, Banki et Maiduguri la capitale du Nord du Nigeria. Avec l'adhésion d'une bonne partie des éléments de Shékau après la défaite dans son fief, Daech a renforcé sa position dans la forêt de Sambisa, dans le nord-est du Nigeria et se rapproche des frontières nigériennes et tchadiennes.
Sahel7 Média
