Résumé analytique
Le présent rapport est conçu dans l’optique de mener des réflexions approfondies sur les risques sécuritaires liés au changement climatique dans la sous-région de l’Afrique centrale. Des études de cas sont portées sur le Cameroun, la RCA et le Tchad. Le rapport est subdivisé en deux parties : la première s’intéresse au cadre juridique des pays couverts par l’étude en ce qui concerne le nexus climat-sécurité-environnement tandis que la seconde partie porte un regard holistique sur les liens entre le climat et la sécurité en Afrique centrale. Par ailleurs, un bref aperçu des manifestations du changement climatique propres à chaque pays couvert par l’étude est également proposé à l’entame de la deuxième partie. Les trois grands points subséquents récapitulent la substance du document :
- Le Cameroun, la Républicaine centrafricaine et le Tchad sont faiblement émetteurs de GES, et pourtant, ils sont victimes des effets néfastes du changement climatique. Plus ou moins conscients de cette réalité, ces pays se sont donc engagés juridiquement dans la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques, aussi bien au niveau international, qu’au niveau national. Mais la bataille est loin d’être gagnée : d’abord, les législations et les institutions ne sont pas spécifiquement adaptées à la lutte contre les changements climatiques, et ensuite cette lutte est trop coûteuse et les aides tant financières que technologiques attendues ne sont pas au rendez-vous.
- Depuis déjà plusieurs décennies, les effets du changement climatique se manifestent sur le continent africain avec une métamorphose subversive de la biodiversité. La démographie galopante sur ce continent d’une part et la raréfaction des sources de subsistance d’autre part engendrent des troubles sociaux et une récession économique effroyable. A considérer les prévisions météorologiques de la sous-région d’Afrique Centrale, les populations ne sont pas prêtes de sortir de l’ornière : des hausses de température fulgurantes, des faibles précipitations, des pluies excédentaires et diluviennes dans certains cas sont prévues au Cameroun, en RCA et au Tchad d’ici à 2030. De façon sous-jacente, c’est dire que la sécheresse, les inondations, la diminution du pâturage feront partie intégrante du quotidien de ces nations. La disparité et le déséquilibre de ces phénomènes d’un territoire à un autre expliquent l’avalanche des flux migratoires des paysans.
- Le changement climatique exerce une pression considérable sur les moyens de subsistance des populations, entraînant entre autres non seulement des compétitions autour du contrôle des ressources mais aussi amenant les populations à s’investir dans des modes alternatifs de survie. Ce qui conduirait à une courbe ascendante des dynamiques conflictuelles. Cette courbe ascendante se traduit notamment par la recrudescence des conflits agriculteurs-éleveurs, l’enlèvement contre rançon, l’engagement des jeunes dans des groupes armés ou leur ruée vers les centres urbains…
le rapport téléchargeable en PDF en cliquant sur le lien ci dessous.