C'est le Président du CEDPE, Dr. Ahmat Yacoub Dabio qui s'est porté lui-même comme conférencier à l'occasion de cette activité. "La démarche procédurale de la réinsertion des désengagés et désassociés de Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad", tel était le thème sur lequel l'expert en gestion des conflits, fort d'une expérience décennale en la matière a entretenu les participants.
Étaient présents, des étudiants, des représentants de l’ambassade de France au Niger, ceux de l’ONUDC, des experts, des fonctionnaires internationaux mais aussi la diaspora tchadienne au Niger. Ce fut un véritable cadre d'échanges et de partages de connaissances. Il faut dire que la thématique abordée vient à point nommé car depuis quelques années, les pays du bassin du Lac Tchad font face à cette catégorie des populations qu'on nomme : "désengagés", "désassociés" ou dans certains cas des "repentis". S'étant détachés de la nébuleuse secte, il faudrait étudier les démarches sinon le processus devant aboutir à leur réintégration dans la société. Il s'agit d'un processus qui implique à la fois psychologie, jurisprudence et économie. Certains pays du bassin du Lac Tchad ne disposent pas de dispositifs juridiques ni de cadre institutionnel pour traiter sans ambiguïté cette question qui n'est pas des moindres.
Le CEDPE dans son ouvrage "7000 désengagés de Boko Haram" signifie qu'avec l'affaiblissement des groupes extrémistes après la mort des deux chefs charismatiques, Shekau et Albunawi en 2021, le terrain est désormais propice pour un projet de stabilisation dans la région du Lac Tchad. L'armée nigériane a annoncé la reddition de 13. 243%20243 terroristes et leurs familles à travers tout le nord-est du pays. Selon le journal le Monde, ces désengagés de Boko Haram seraient maintenant près de 20.000 côté Nigéria et au moins 2000 du côté du Cameroun. Au Tchad, le CEDPE les estime à 7000 dans la province du lac en 2021.