Le CEDPE condamne l’attaque terroriste et appelle les autorités à accélérer le processus de DDRR

Lundi 4 Novembre 2024

Le CEDPE regrette que les autorités tchadiennes n’aient pas pris au sérieux les études et les conclusions des enquêtes menées par ses chercheurs. Une base de données de 16 000 pages avait été remise en 2021 à Mme la ministre de la Femme et de l’action sociale. En 2022, le Centre a remis aux autorités compétentes un projet relative à la DDRR (déradicalisation, démobilisation, réhabilitation et réinsertion). Fin 2023, un colis de 32 publications a été remis au président de la République et un colis de 12 publications au premier ministre M. Saleh Kebzabo. Dans les publications, la nécessité du processus de DDRR a été signalée.


Le Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (CEDPE) déplore la mort de soldats tchadiens dans l’attaque terroriste du 27 octobre 2024, menée par le groupe Boko Haram, dans la région du Lac Tchad, au sud-ouest du pays. Une attaque que le CEDPE condamne avec fermeté.
Le CEDPE regrette que les autorités tchadiennes n’aient pas pris au sérieux les études et les conclusions des enquêtes menées par ses chercheurs. Une base de données de 16 000 pages avait été remise en 2021 à Mme la ministre de la Femme et de l’action sociale. En 2022, le Centre a remis aux autorités compétentes un projet relative à la DDRR (déradicalisation, démobilisation, réhabilitation et réinsertion). Fin 2023, un colis de 32 publications a été remis au président de la République et un colis de 12 publications au premier ministre M. Saleh Kebzabo. Dans les publications, la nécessité du processus de DDRR a été signalée.
C’est un processus de déradicalisation et de réinsertion socioprofessionnelle d’environ 7000 désengagés et désassociés de Boko Haram, dont 54 % sont des femmes. Le CEDPE n’a pas cessé depuis, d’alerter les autorités des pays du Bassin du Lac Tchad d’accorder une attention particulière aux études et propositions de déradicalisation des désengagés et désassociés de Boko Haram.
La recrudescence de la violence dans la région du Lac Tchad est préoccupante, et il est regrettable de voir que les efforts et les recherches du CEDPE ne reçoivent pas l'attention qu'ils méritent. Le CEDPE rappelle que la déradicalisation et la réinsertion des désengagés et désassociés de Boko Haram sont cruciales pour la stabilité et la paix dans la région.
Le CEDPE exprime son indignation face aux entraves causées par la bureaucratie et les intérêts personnels de certaines autorités et partenaires, qui ont empêché la mise en œuvre efficace du processus de DDRR. Au lieu de se concentrer sur le véritable processus de DDRR, l'attention s'est portée sur l'organisation de missions, séminaires, forums et ateliers, ou sur des projets inexistants tels que l'étude de faisabilité d'un CTO (centre de transit et d'orientation), financée par le Canada à hauteur d'un million de dollars et administrée par le PNUD. Cela démontre une réticence à aborder le problème fondamental qui est le processus de déradicalisation et de réinsertion socioprofessionnelle des désengagés et désassociés de Boko Haram, y compris 123 000 enfants en attente de soins dans les secteurs de la santé et de l'éducation.
Le CEDPE espère que les autorités prendront cette fois-ci des mesures concrètes pour mettre en place un processus de DDRR efficace et durable. C’est pourquoi, il réitère son appel en direction des hautes autorités tchadiennes pour :
a) dissoudre immédiatement le comité interministériel et le comité de pilotage (chargés de DDRR), obstacle à des solutions réelles et urgentes.
b) procéder à la formation rapide d’une commission chargée de DDRR. Cette commission doit être formée d’experts de la société civile ;
c) orienter tous les efforts de l’État, des organisations étatiques, de la société civile et des partenaires vers la réalisation d’un processus de DDRR ;
d) Etudier le projet de processus de DDRR, présenté par le CEDPE, intitulé « Réinsertion socioprofessionnelle dans le cadre du développement ».