« Effectivement, l’Amnesty des prisonniers de guerre et des manifestants du 20 octobre 2022 constitue l’une de mesures qui pourraient bien apaiser la situation. Mais au moment où on gracie des prisonniers de guerre, on apprend qu’il y a eu des conflits armés au niveau de la province de Tibesti. C’est pourquoi, il faut envisager une stratégie de réconciliation et de consolidation de la paix en dehors des résultats du Dialogue tant fanfaronnés qui n’ont pas apporté une solution définitive à l’instabilité militaire au Tchad. Aussi, mon inquiétude est de savoir, est-ce qu’il y a eu, un programme de réintégration sociale de ces prisonniers qui vont être bientôt libérés. Puisque normalement, on doit adopter une approche préparant la réinsertion socioprofessionnelle de ces prisonniers pour qu’il y ait une prévention de la récidive. Cela est bénéfique pour les prisonniers qui seront libérés mais aussi pour la sécurité publique »
Le Président du CEDPE a livré cette lecture sur les antennes de la Radio France Internationale. Pour lui, gracier les prisonniers de guerre et les centaines des manifestants arrêtés lors des heurts du 20 octobre 2022 décristallise déjà un tant soit peu l'antagonisme entre les différentes parties. Mais ce processus ne saurait se limiter, selon lui, à une simple libération fortement médiatisée sans que les mesures afférentes ne soient prises. Il s'agit par exemple, de trouver un point de chute, surtout aux prisonniers. Faute de quoi, l'insécurité au sein de la population pourrait éventuellement s'accentuer.
En outre, le Président du CEDPE décrie le caractère quelquefois théâtral, des entreprises menées au nom de la réconciliation nationale et de la paix. "Au moment où on gracie des prisonniers de guerre, on apprend qu’il y a eu des conflits armés au niveau de la province de Tibesti" renseigne t-il.