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Le Soudan accuse le Tchad et exige des dommages et intérêts

Mardi 5 Novembre 2024

Le comité qui a ouvert le bal de ses démarches juridiques en déposant, vendredi une plainte officielle contre son voisin le Tchad devant la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, dont le siège se trouve à Banjul, en Gambie. Le comité demande que le Tchad cesse tout soutien direct ou/et indirect aux forces de soutien rapide du général Hemetti, mais, exige le versement des indemnisations par le Tchad pour des dommages et atrocités commis par la milice des FSR : Tueries, viols, déplacement forcé des populations, crimes de guerre et crimes contre l’humanité...


Dans une déclaration accordée à la télévision d’Etat, le ministre soudanais de la justice a admis que son pays a porté ses inquiétudes devant la juridiction internationale. C’est désormais un comité juridique formé par le conseil souverain et chargé de poursuivre les FSR et leurs alliés étrangers devant les instances internationales qui s’en occupe. Le comité qui a ouvert le bal de ses démarches juridiques en déposant, vendredi une plainte officielle contre son voisin le Tchad devant la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, dont le siège se trouve à Banjul, en Gambie. Le comité demande que le Tchad cesse tout soutien direct ou/et indirect aux forces de soutien rapide du général Hemetti, mais, exige le versement des indemnisations pour des dommages et atrocités commis par la milice des FSR : Tueries, viols, déplacement forcé des populations, crimes de guerre et crimes contre l’humanité... 
Le 29 octobre, le représentant du Soudan auprès des Nations-Unies a déclaré que les 30 camions d’aides humanitaires acheminés vers le Soudan depuis le Tchad étaient sous la protection des FSR, mais qu’en réalité, ils transportaient des armes sophistiquées pour eux. Le Tchad a toujours nié toutes les accusations de la part de Khartoum.
Dans un communiqué, le ministère soudanais de la Justice affirme que le Tchad a joué « un rôle essentiel dans les crimes commis par la milice rebelle » et que le Soudan détient des preuves tangibles sur cette implication. L’accusation contre le Tchad a été réitérée, ces dernières semaines, par plusieurs hauts responsables soudanais, dont M. Minni Arcou Minnawi le président du Mouvement de libération du Soudan (MLS). Celui-ci a accusé le Tchad de servir de pays de transit aux armes et munitions que les Émirats arabes unis envoient aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti. 
De son côté, le Tchad a immédiatement rejeté les accusations, en affirmant que son intervention au Soudan en tant que médiateur dans la recherche de la paix. Selon le ministre des affaires étrangères M. Abderaman Koulamallah, « Le Tchad n’a aucun intérêt à amplifier la guerre au Soudan ».
Dans un rapport, un groupe d’experts de l’ONU a affirmé avoir observé une forte rotation d’avions cargos, en provenance de l’aéroport d’Abu Dhabi à destination de l’aéroport d’Amdjarass au Tchad, et ensuite avoir observé que des caisses d’armes et de munitions étaient déchargées de ces avions cargos à destination des Forces de soutien rapide au Darfour. Ces informations ont été corroborées par des journaux occidentaux comme The New-York Times qui estime dans une enquête que « La milice a reçu l’aide des Émirats arabes unis, selon le Times, alors même que les Émiratis ont nié fournir un soutien à l’une ou l’autre partie, mais œuvrent officiellement pour la paix. Pour le ministre tchadien des affaires étrangères, toutes ces informations ne sont que d'allégations mensongères qui sont faites par des fonctionnaires, certainement qui ont d’autres intérêts que celui de dire la vérité ?

 La situation au Soudan est effectivement très préoccupante y compris pour le Tchad. L'origine du conflit au Soudan remonte à 2019, lorsque des généraux ont pris le pouvoir en destituant le président Omar El-Béchir. Deux généraux rivaux se sont retrouvés à la tête du pays : le général Abdel Fattah Al-Burhan, dirigeant des Forces armées régulières, et le général Mohamed Hamdane Daglo dit Hemetti, dirigeant des Forces de Soutien Rapide (FSR). Le refus de remettre le pouvoir aux civils et le désir de se maintenir au pouvoir à tout prix ont plongé le pays dans une lutte armée. Depuis le début du conflit armé en avril 2023, les affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) ont causé des pertes humaines et des déplacements massifs. Selon les dernières estimations, le conflit a fait 33 000 morts et a forcé environ 20 millions de personnes à fuir leurs foyers.
(...) 80 % de la milice des FSR d’origine tchadienne. (...) Certes, ce sont les descendants de migrants forcés par la famine et les guerres successives au Tchad qui constituent la majorité des recrus des FSR du général Hemetti. Lui-même descendant de l’immigration forcée, il a gravi les échelons pour arriver jusqu’au rang de vice-président de la République. Intelligent, il devient populaire en raison de son franc parler et de son soutien au soulèvement de la jeunesse de 2019 contre le pouvoir de Omar El-Bechir (...)
Lire en PDF en cliquant sur le lien ci-dessous, l'analyse indépendante sur Le conflit au Soudan. Dr. Ahmat Yacoub chercheur. 
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