Selon l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés qui a tiré la sonnette d’alarme sur la situation des réfugiés dans l’espace sahélien, le nombre des réfugiés a été multiplié par dix depuis 2013, passant de 217.000 à un niveau alarmant de 2,1 millions fin 2021. L’agence a appelé à une action internationale concertée.
Certes, l’insécurité en est le principal moteur, aggravée par l’extrême pauvreté, la dictature, le maintien au pouvoir par la force, la pandémie de Covid-19 et l’aggravation des effets de la crise climatique, les températures dans la région augmentant 1,5 fois plus vite que la moyenne mondiale.
S’agissant de l’insécurité, les groupes armés auraient mené plus de 800 attaques meurtrières l’année dernière. Il convient de rappeler que les femmes et les enfants sont souvent les plus touchés et sont exposés à une extrême vulnérabilité et à la menace de la violence sexuelle et sexiste, selon l’agence onusienne.
Ce dossier constitue un défi majeur face à des résolutions dont le résultat de leurs exécutions demeure inefficace. A titre d’exemple, le Pacte mondial sur les réfugiés, adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2019, a mis en place un nouveau modèle mondial de plans d’aide en faveur des réfugiés qui prévoit un soutien plus prévisible et plus durable pour :
• alléger la charge reposant sur les pays d’accueil
• multiplier les débouchés offerts aux réfugiés pour renforcer leur autonomie
• élargir l’accès à la réinstallation et autres voies d’admission
• améliorer les conditions dans les pays d’origine des réfugiés afin qu’ils puissent y rentrer en toute sécurité et dignité.
Mais malgré ces différentes résolutions, le nombre de réfugiés et des déplacés n’a cessé d’augmenter et il va sans doute continuer à augmenter sachant que la multitude de résolutions n’a rien donné et il faut une stratégie concertée et à la hauteur, impliquant en première ligne les pays concernés avec le soutien de la communauté internationale.
A mon avis, il faut une concertation élargie impliquant la société civile de la région sahélienne pour étudier une stratégie visant à au moins freiner à court et moyen termes l’augmentation du nombre de réfugiés et voir comment éradiquer la violence qui nécessite des décisions historiques. Les agences onusiennes doivent aussi réduire leur train de vie pour consacrer l’argent à la réduction de la pauvreté.
Docteur Ahmat Yacoub Dabio
Président du Centre d'études pour le développement et la Prévention de l'extrémisme
www.centrerecherche.com
Siège : N'Djamena, Tchad E-mail : yacoubahmat@aol.com |
Ensemble contre l'extrémisme
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