Dans le cadre de ses activités de prévention de l’extrémisme violent, le Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (CEDPE) a organisé ce 4 juin la présentation de deux publications de la chercheuse associée dudit Centre, Josiane Djikoloum Darwatoye.
La première publication est intitulée « analyse conceptuelle du sentiment anti-français au Sahel ». Dans cette réflexion d'une cinquantaine de pages, la chercheuse souligne que ce sentiment au Sahel interpelle les puissances étrangères notamment la France et les États-Unis qui sont impliqués de manière significative dans la lutte contre les groupes djihadistes qui prolifèrent dans cette région.
« L’accentuation du sentiment anti-français dans la région du Sahel fait naître une interrogation au sein de la classe politique, de la société civile et de la population sur la volonté réelle des puissances étrangères à combattre le terrorisme, notamment la France qui s’est engagée en première ligne dans cette action en partenariat avec d’autres puissances européennes », indique la chercheuse Josiane.
Et cette interrogation populaire s’est transformée en sentiment anti-français au Mali, Burkina Faso, Niger et au Tchad où les populations demandent le départ des troupes françaises, ajoute-t-elle.
La seconde réflexion est intitulée "action des femmes en matière de prévention de l’extrémiste violent : en quoi est-ce pertinent’ ?" Pour l’auteur, "si les femmes sont à la fois victimes et auteurs de conflits, elles peuvent à l’inverse être des acteurs clé dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent à tous les niveaux et capacités".
L’événement s’est passé à N’djamena dans les locaux du CEDPE en présence d’un parterre de personnes et du média.
Cet événement intervient deux semaines après les manifestations du 14 mai, qui ont envahi les villes tchadiennes, contre la présence des troupes françaises stationnées au Tchad. Ces manifestations ont eu lieu à l’appel du groupement sociopolitique Wakit Tama qui accuse la France de soutenir le conseil militaire de transition (CMT).