On peut envisager trois types de conséquences économiques et sécuritaires :
Premièrement, la poursuite des affrontements aura sans doute des effets indésirables dans les pays voisins notamment en RCA et le Tchad avec la circulation des hommes armés et des armes de guerre de nature à renforcer l'insécurité au Tchad, un afflux massif de réfugiés (20 000) et un retour de certains combattants appartenant à la milice de FSR car il y a plus de 30% de tchadiens dans les rangs du FSR. L'import du conflit soudanais à la frontière tchadienne est possible grâce à l'implication de groupes ethniques vivant à cheval entre le Soudan et le Tchad.
Il faut aussi tenir compte des conséquences économiques dans l'est du Tchad, plus particulièrement dans la région de Ouaddaï, où les marchandises et les denrées alimentaires proviennent généralement du Soudan ou à travers le port du Soudan. Aujourd'hui, il y a environ un millier de camions chargés de marchandises bloqués entre le Port Soudan, Khartoum, Fachir et Eldjenana, ils sont incapables de traverser la frontière tchadienne.
Deuxièmement, au niveau régional, le RSF peut renforcer ses moyens humains dans des pays comme le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad. Le soudan du Sud a déjà intercepté un renfort en provenance de la RCA, un pays avec des frontières poreuses en raison de la fragilité de l'État. Ces renforts pourraient poser un grave problème à moyen et long terme en cas d'accord de paix au Soudan.
Troisièmement, au niveau international, on craint une résurgence des foyers du groupe État islamique, car le terrorisme et l'extrémisme tentent généralement de s'installer là où les États sont fragiles. Israël a déjà émis un avertissement en la matière. Il convient de rappeler qu'AlQaida a été formé à partir du Soudan et d'autres foyers ont été découverts à Khartoum après la chute du Président Omar Elbéchir.
Cependant, il ne faut pas oublier les interférences extérieures qui peuvent alimenter les conflits en apportant un soutien aux belligérants. Parmi les pays cités, on retrouve l'Égypte, le Tchad et le Qatar qui digéreront différemment la victoire du général Hemetti. De l'autre côté, il y a le maréchal Hafta de Libye, l'Éthiopie, la RCA, Wagner et les Emirats arabes unis dont le cœur bat pour les FSR.
Enfin, l’évacuation des ressortissants étrangers du Soudan laisse présager (augurer) que les deux généraux ne sont pas encore prêts à respecter un cessez-le-feu et qu’une solution négociée n’est pas pour demain. Pourtant, une des solutions que la communauté internationale « unie » peut imposer aux deux généraux, est de les convaincre à transmettre le pouvoir à un gouvernement civil à travers la signature d’un accord de paix dans un pays étranger.
Dr. Ahmat Mahamat Yacoub
Expert en gestion de conflits
Président du centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme.
Premièrement, la poursuite des affrontements aura sans doute des effets indésirables dans les pays voisins notamment en RCA et le Tchad avec la circulation des hommes armés et des armes de guerre de nature à renforcer l'insécurité au Tchad, un afflux massif de réfugiés (20 000) et un retour de certains combattants appartenant à la milice de FSR car il y a plus de 30% de tchadiens dans les rangs du FSR. L'import du conflit soudanais à la frontière tchadienne est possible grâce à l'implication de groupes ethniques vivant à cheval entre le Soudan et le Tchad.
Il faut aussi tenir compte des conséquences économiques dans l'est du Tchad, plus particulièrement dans la région de Ouaddaï, où les marchandises et les denrées alimentaires proviennent généralement du Soudan ou à travers le port du Soudan. Aujourd'hui, il y a environ un millier de camions chargés de marchandises bloqués entre le Port Soudan, Khartoum, Fachir et Eldjenana, ils sont incapables de traverser la frontière tchadienne.
Deuxièmement, au niveau régional, le RSF peut renforcer ses moyens humains dans des pays comme le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad. Le soudan du Sud a déjà intercepté un renfort en provenance de la RCA, un pays avec des frontières poreuses en raison de la fragilité de l'État. Ces renforts pourraient poser un grave problème à moyen et long terme en cas d'accord de paix au Soudan.
Troisièmement, au niveau international, on craint une résurgence des foyers du groupe État islamique, car le terrorisme et l'extrémisme tentent généralement de s'installer là où les États sont fragiles. Israël a déjà émis un avertissement en la matière. Il convient de rappeler qu'AlQaida a été formé à partir du Soudan et d'autres foyers ont été découverts à Khartoum après la chute du Président Omar Elbéchir.
Cependant, il ne faut pas oublier les interférences extérieures qui peuvent alimenter les conflits en apportant un soutien aux belligérants. Parmi les pays cités, on retrouve l'Égypte, le Tchad et le Qatar qui digéreront différemment la victoire du général Hemetti. De l'autre côté, il y a le maréchal Hafta de Libye, l'Éthiopie, la RCA, Wagner et les Emirats arabes unis dont le cœur bat pour les FSR.
Enfin, l’évacuation des ressortissants étrangers du Soudan laisse présager (augurer) que les deux généraux ne sont pas encore prêts à respecter un cessez-le-feu et qu’une solution négociée n’est pas pour demain. Pourtant, une des solutions que la communauté internationale « unie » peut imposer aux deux généraux, est de les convaincre à transmettre le pouvoir à un gouvernement civil à travers la signature d’un accord de paix dans un pays étranger.
Dr. Ahmat Mahamat Yacoub
Expert en gestion de conflits
Président du centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme.