Les forces multinationales responsables de la vague des coups d'état en Afrique

Mardi 15 Février 2022

Les militaires malgré leur arrivée au pouvoir, ils sont obligés de comprendre l'aspiration de la population et en même temps de coopérer avec la communauté internationale qui a la possibilité de les asphyxier économiquement.


Le Burkina Faso, la Guinée, le Soudan et le Mali ont tous vu leur gouvernement renversé par l’armée. La République Centrafricaine et la Guinée-Bissau ont échappé au Putsch.
La fertilité du terrain a favorisé la résurgence des coups d’états, en Afrique francophone, il faut bien le préciser.
Certes, cette situation pourrait menacer de nous ramener aux années 1980 et à l'ère des régimes militaires surtout à l’époque de la guerre froide où deux blocs se partagent la politique africaine. Malgré ces coups d’état, la population africaine s’accroche à la démocratie et espère que l’armée au pouvoir peut les aider dans ce sens sachant que les régimes dits démocratiques comme en Guinée et au Mali ont utilisé de stratégie antidémocratique pour se maintenir au pouvoir contre la volonté de la population. Ces régimes ont perdu leur soutien populaire qui grâce à elle, ils sont arrivés au pouvoir, mais très vite cette population est déçue pour les raisons suivantes :
- L’envie de s’accrocher au pouvoir en utilisant toutes les combines nécessaires comme la modification de la constitution, de référendum inconstitutionnel et les fraudes électorales ;
- La recrudescence des attaques djihadistes et le nombre élevé de paisibles citoyens tuées ;
- Les arrestations abusives des opposants et des défenseurs des droits de l’Homme et l’interdiction des manifestations et l’utilisation de la violence ;
- La corruption et le détournement ;
- L’échec des forces multinationales notamment la France dans la lutte contre le terrorisme (au Burkina, 2000 morts et à près de 2 millions de personnes déplacées internes) et dans la restauration de la sécurité a crée au sein de la population un sentiment anti-présence étrangère et l’envie des populations à se tourner vers de nouveaux partenaires.
- Il faut rappeler aussi que la forte campagne de dénigrement médiatique orchestrée par la Russie contre la France a poussé la population à tourner le dos à l’ancienne colonisatrice.
- La réussite du groupe russe Faghner en Centrafrique et modérément au Mali a créé une sorte de rejet de la présence française.
- Donc aujourd’hui, les peuples sont exaspérés et les militaires profitent de cette situation pour revenir au pouvoir et se légitimer par un peuple qui se cherche.
- Les acteurs politiques, notamment les présidents élus et les membres des gouvernements peinent à répondre aux attentes des populations en termes de responsabilité, de transparence, de participation et d'inclusion.
Tous ces aspects ont créé une sorte d’impopularité exploitée par l’armée, mais attention les putschistes peut-être impopulaires si elle échoue à restaurer la démocratie et à redresser la situation sécuritaire et financière.

Puisqu’il ressort des enquêtes plus récentes menées par Afrobarometer qui ont révélé que 76 % des Guinéens et 70 % des Maliens rejettent le régime militaire.
Ces mêmes sondages révèlent également que le soutien à la démocratie s'élève à 77 % en Guinée, 70 % au Burkina Faso et 62 % au Mali - une preuve supplémentaire que les citoyens ont soutenu l'intervention militaire dans l'espoir qu'elle ouvre la voie à une forme plus efficace de gouvernement civil, et non parce qu'ils aspirent à vivre sous un régime autoritaire.

Enfin, il faut reconnaître que les militaires malgré leur arrivée au pouvoir, ils sont obligés de comprendre l'aspiration de la population et en même temps de coopérer avec la communauté internationale qui a la possibilité de les asphyxier économiquement. Quant à al France qui est en perte de vitesse face à la campagne d'intoxication médiatique russe, elle est obligée de revoir sa stratégie et de s'éloigner de son arrogance pour se rapprocher de la société civile qu'elle a tant minimisé et ridiculisé.
CEDPE + plusieurs sources