le 27 janvier 2021
Ce programme donnera un point d’ancrage aux mesures et réformes envisagées par le gouvernement en vue de renforcer la riposte du pays face à la pandémie, de jeter les bases d’une reprise économique verte et inclusive, et de rétablir la viabilité de la dette. Cet accord est subordonné à l’approbation du conseil d’administration du FMI et à l’obtention des assurances de financement nécessaires. Les mesures principales de ce programme d’inspiration nationale et appuyé par le FMI viseront à mettre en œuvre les réformes structurelles voulues par les autorités pour favoriser la croissance inclusive et la réduction de la pauvreté, ainsi qu’à remédier aux facteurs de fragilité et à rétablir la viabilité de la dette en menant un assainissement budgétaire propice à la croissance et en restructurant la dette en profondeur.
Washington : En réponse à une demande des autorités tchadiennes, une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Edward Gemayel, a participé à des réunions à distance du 3 au 14 décembre et le 25 janvier à propos du soutien financier du FMI au programme de réforme économique des autorités.
À l’issue de cette mission virtuelle, M. Gemayel a fait la déclaration ci-après :
« Les services du FMI ont achevé des entretiens avec les autorités à propos d’un nouveau programme à moyen terme qui pourrait être appuyé par les ressources du FMI, à hauteur d’environ 560 millions de dollars, au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC).
« Le Tchad continue de faire face à de sérieuses difficultés dues aux chocs combinés de la pandémie de COVID-19, de la dégradation des termes de l’échange, des changements climatiques et de l’aggravation de l’insécurité dans la région. Le bas niveau des cours du pétrole et de sa production, la faiblesse de la demande extérieure et les mesures d’endiguement prises au niveau national pèsent sur les perspectives et ont de graves répercussions économiques et sociales. En 2020, l’activité non pétrolière devrait s’être contractée de 1,7 %, le secteur bancaire a été mis à rude épreuve, la croissance de la production pétrolière a été faible (2,4 % selon les estimations) et l’inflation annuelle moyenne est passée à 4,5 %, contre un taux négatif en 2019. Les deux décaissements effectués en avril et en juillet au titre de la facilité de crédit rapide (FCR) ont permis de combler le déficit de financement extérieur pour 2020, mais les besoins de financement budgétaire et extérieur demeurent considérables à moyen terme.
« Le programme à moyen terme des autorités est axé sur des réformes ambitieuses visant à soutenir la reprise après la COVID et la réduction de la pauvreté, ainsi qu’à rétablir la viabilité de la dette. Il comprend notamment un ensemble de réformes destinées à augmenter les recettes non pétrolières, à consacrer des ressources suffisantes aux secteurs sociaux et à l’investissement public, à renforcer le secteur bancaire, à promouvoir l’accès à une énergie plus abordable et verte, ainsi qu’à améliorer la gouvernance, la transparence en matière de dette et le climat des affaires. Les autorités ont réaffirmé leur détermination à pousser ces réformes, y compris lors de la période des élections présidentielles et législatives de 2021. Elles s’attendent à ce que le soutien financier du FMI ouvre la voie à un large soutien financier de la part des partenaires au développement ainsi qu’à un allégement de la dette de la part des créanciers.
« La politique budgétaire, qui bénéficiera de l’assistance technique du FMI et d’autres bailleurs de fonds, s’attachera à rétablir la viabilité de la dette, à soutenir la reprise après la COVID et à renforcer la résilience. La poursuite de l’augmentation des recettes intérieures, conjuguée à la rigueur budgétaire, devrait rendre le budget moins tributaire des recettes pétrolières et libérer des ressources qui pourront être consacrées à des investissements rentables et à des dépenses sociales. Outre les mesures d’assainissement des finances publiques envisagées dans le programme, les autorités tchadiennes, soucieuses de rétablir la viabilité de la dette, ont déposé une demande officielle de restructuration de leur dette extérieure au titre du cadre commun établi par le G20 pour le traitement de la dette.
« Les réformes relatives au secteur financier veilleront à ce que le secteur bancaire résiste et s’adapte à la pandémie et soit en mesure de financer l’activité nationale, ainsi qu’à renforcer l’inclusion financière à moyen terme. Dans ce contexte, en continuant d’assurer en temps utile le remboursement aux banques de leurs obligations au titre de la dette publique et en régularisant les arriérés de paiement intérieurs conformément à leur stratégie d’apurement, les autorités favoriseront l’amélioration de la position de liquidité du système bancaire. Sur le moyen terme, les réformes viseront à améliorer l’accès aux services financiers et à renforcer l’inclusion financière en encourageant la création d’institutions de microfinancement solides et sûres.
« Les réformes destinées à améliorer la gouvernance, la transparence et le climat des affaires constitueront une pierre angulaire du programme : elles sont essentielles pour promouvoir la croissance économique et une utilisation efficiente des ressources publiques. Les autorités sont déterminées à intensifier la lutte contre la corruption en appliquant des critères rigoureux en matière de déclaration de patrimoine des fonctionnaires et en renforçant les organismes anticorruption. Les engagements pris en faveur de la transparence, dont la publication de rapports d’audit et l’instauration d’une obligation de publier les contrats des marchés publics, avec mention des noms des bénéficiaires effectifs des personnes morales adjudicataires, contribueront à prévenir une mauvaise allocation des fonds et amélioreront la bonne gouvernance et la qualité du processus de passation de marchés publics.
« La mission du FMI tient à remercier les autorités tchadiennes des entretiens francs et constructifs qu’elle a eus avec elles. La mission a rencontré M. Tahir Hamid Nguilin, Ministre des Finances et du Budget, M. Annour Mahamat Hassan, Directeur national de la BEAC, des hauts fonctionnaires des ministères chargés des finances, du plan, du pétrole, de la justice et de l’agriculture, ainsi que du secrétariat général du gouvernement. La mission a également eu des échanges de vues avec des représentants du secteur pétrolier ainsi que des partenaires techniques et financiers du Tchad. »
ATTACHÉ DE PRESSE: LUCIE MBOTO FOUDA
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