Lutte contre la corruption : Le discours fort et poignant de M. Ousmane Djougourou

Vendredi 14 Février 2025

C'est la première fois qu'une personne est nommée à un poste qui fait l'unanimité. M. Ousmane Djougourou sera t-il en mesure de faire face aux corrompus? Va-t-il plonger le nez dans des vieilles casseroles ? Wait and see!


La nomination de M. Ousmane Djougourou à la tête de l’Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption (AILCC) marquera t-il un tournant décisif dans la bataille contre la corruption au Tchad ? Laissera-t-on Djougourou faire son travail ? Réputé pour son intégrité et son engagement sans compromis, ce haut fonctionnaire incarne une nouvelle ère où la transparence et l’équité doivent primer sur les pratiques malsaines qui gangrènent les institutions.
 
Dès sa prise de fonction, M. Djougourou a dressé un tableau sans concession de la corruption qui gangrène l’administration tchadienne. Il dénonce des pratiques bien connues mais souvent banalisées : surfacturations, détournements de fonds, favoritisme, clientélisme et népotisme. « Nous avons la lourde tâche de transformer un environnement où la corruption est mutualisée et banalisée en un cadre où les corrupteurs et les corrompus seront accablés de honte et de peur », a-t-il déclaré avec fermeté.
 
Face à l’ampleur du défi, le nouveau Contrôleur Général de l’AILCC a proposé une série de mesures ambitieuses pour restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions. Parmi celles-ci, il prône l’instauration d’une loi obligeant les hauts responsables – y compris les ministres et les directeurs généraux des institutions autonomes – à déclarer leurs biens avant d’entrer en fonction.
 
Autre mesure phare : la réhabilitation du concours d’accès à la fonction publique afin de garantir l’égalité des chances et d’éliminer le favoritisme. « Ce n’est qu’en valorisant les compétences et le mérite que nous pourrons bâtir une administration crédible et performante », a-t-il affirmé.
 
Les conséquences de la corruption sont dramatiques : détournements de fonds publics, infrastructures défaillantes, perte de crédibilité du pays à l’échelle internationale, explosion du chômage et insécurité grandissante. M. Djougourou appelle à une prise de conscience collective : « Nous devons rompre avec ces pratiques honteuses. L’avenir du Tchad repose sur notre capacité à bâtir une culture de transparence et d’intégrité. » Dans cette optique, il annonce le lancement d’une vaste campagne de sensibilisation à travers les mosquées, les églises et les médias, ainsi que la mise en place d’un numéro vert permettant aux citoyens de dénoncer anonymement les actes de corruption.
 
Conscient que la lutte contre la corruption ne se fera pas sans heurts, le nouveau patron de l’AILCC prévient : « Le chemin sera semé d’embûches, mais rien ne brisera l’espoir des Tchadiens. Ceux qui tenteront d’entraver notre mission en paieront le prix fort. » L’objectif est clair : d’ici 2025, la peur doit changer de camp. Si la corruption persiste et que les efforts engagés n’aboutissent pas, il promet d’en tirer toutes les conclusions et de laisser la place à d’autres acteurs.
 
Dans un pays où les scandales de détournements de fonds et les injustices minent l’économie et la cohésion sociale, l’arrivée d’un homme intègre à la tête de la lutte anticorruption redonne un souffle d’espoir. Mais l’engagement de M. Djougourou ne suffira pas à lui seul : c’est un combat collectif qui doit mobiliser chaque citoyen, chaque acteur politique et chaque institution.
 
La rédaction TchadOne

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