Pourquoi les Forces de Soutien Rapide (FSR) n’ont-elles pas pris le pouvoir au Soudan ?

Lundi 23 Décembre 2024

es FSR ont occupé des lieux stratégiques tels que l’aéroport de Khartoum et les palais présidentiels, mais au lieu de renforcer leur position, leurs actions violentes – notamment les pillages des banques et des maisons des civils à Khartoum – ont dévié leur objectif initial. Ces crimes ont provoqué la colère de la population, qui, au lieu de les soutenir, a commencé à s’opposer à eux.


 
Au début du conflit, beaucoup pensaient que les Forces de Soutien Rapide (FSR), bien mieux équipées que l’armée soudanaise, allaient facilement prendre le pouvoir. Cependant, malgré leur avantage militaire initial, plusieurs erreurs stratégiques et des crimes graves ont conduit à leur échec.
 
Les FSR ont occupé des lieux stratégiques tels que l’aéroport de Khartoum et les palais présidentiels, mais au lieu de renforcer leur position, leurs actions violentes – notamment les pillages des banques et des maisons des civils à Khartoum – ont dévié leur objectif initial. Ces crimes ont provoqué la colère de la population, qui, au lieu de les soutenir, a commencé à s’opposer à eux.
 
Cette violence a poussé des groupes de l’opposition, tels que les anciens rebelles du Darfour, dirigés par Minni Arko Minawi et Djibril Ibrahim, à s’unir à l’armée soudanaise pour lutter contre les FSR. Les crimes commis par les FSR, y compris des enlèvements et des pillages, ont fait perdre leur crédibilité aux yeux de la population soudanaise. Si les FSR n’avaient pas recouru à de telles tactiques brutales, elles auraient probablement pu obtenir un soutien populaire pour évincer le pouvoir militaire, mais leur barbarie a fait l’effet inverse.
 
De plus, l’armée soudanaise et les forces conjointes, comprenant des anciens rebelles, ont trouvé un nouvel élan pour combattre les FSR, qui se sont progressivement isolées. Les FSR, principalement composées de combattants non instruits – 98 % d’entre eux n’ont jamais été à l’école – et de mercenaires arabes venus du Tchad et du Niger (environ 70 %), ont perdu leur légitimité auprès des Soudanais, dont une grande partie a rejoint les forces opposées.
 
Les FSR sont souvent identifiées comme les “Djandjawides”, du nom des milices responsables des atrocités commises dans le Darfour dès 2003. Ces crimes ont entraîné des déplacements massifs et des souffrances pour des millions de Darfouriens. Les Djandjawides, intégrés sous l’ancien régime comme Forces de Soutien Rapide, ont repris leur comportement meurtrier après la chute du gouvernement de Omar El-Béchir. Ils ont fait des ravages dans les régions stratégiques du Soudan, notamment la région de Djazira et Sinar, des zones économiques clés du pays. Ces régions, jusqu’alors relativement épargnées par les violences, ont désormais été secouées par les crimes des FSR, portant un coup fatal à l’image de ces forces.
 
En conclusion, si les FSR avaient respecté le peuple soudanais et évité la barbarie qu’elles ont perpétrée, elles auraient pu capitaliser sur leur avantage militaire. Au lieu de cela, leur brutalité a été leur propre chute, et la société soudanaise s’est unie contre elles, en grande partie à cause de leur passé violent et de leur rôle dans les atrocités du Darfour.
 
Tchad indépendant

Lu pour vous ( Le CEDPE est apolitique mais il suit de près la situation qui prévaut au Soudan)