L’engagement de la Turquie en Libye est suscité par ce qu’elle a estimé être une menace à ses propres intérêts dans l’espace géostratégique de la Méditerranée où elle s’est sentie volontairement exclue du projet de gazoduc EastMed porté par une coalition composée de la Grèce, de Chypre et d’Israël, soutenue par le Consortium pro-Haftar. Pour contrer cette coalition menaçante, la Turquie n’a d’autre choix que d’utiliser la carte libyenne lui ouvrant l’accès à un corridor méditerranéen menant à la Libye et qui lui permet de revendiquer l’exploration des gisements de gaz naturel et de pétrole.
Alors que Chypre et la Grèce soutenues par l’Égypte rejettent l’ambition de la Turquie en Méditerranée orientale, Israël préfère ne pas trop s’en mêler ouvertement pour ne pas agacer Erdogan avec lequel l’Etat hébreu souhaite reprendre ses rapports dégradés depuis le 31 mai 2010, par une opération militaire israélienne contre la flotte « Free Gaza » qui tentait de briser le blocus. Cette opération militaire a fait dix morts et vingt-huit blessés. Bien que l’Etat hébreu ait accepté de verser 18,14 millions d’euros en guise d’indemnisation, cependant les deux pays peinent à reprendre l’ancienne tonicité dans leurs relations diplomatiques. Toutefois, il a été constaté que les responsables israéliens privilégient un dégel rapide des relations que de prendre ouvertement partie contre la Turquie. Et c’est pourquoi, l’appel du pied de l’Egypte, de la Grèce, de Chypre et du maréchal Haftar pour entraîner Israël dans le bourbier libyen n’a toutefois pas trouvé une oreille attentive du moins pour l’instant. «Nous sommes fiers de nos relations diplomatiques avec la Turquie (…) nous espérons voir nos liens se renforcer encore à l’avenir» (Nathanaël Chouraqui I24 News, 12 juin 2020).
En somme, dans le bras de fer qui oppose Greco Chypriote à la Turquie, là aussi l'Israël semble avoir, par calcul stratégique, l’intention de baisser la tension avec la Turquie pour trouver un arrangement sur le projet de Gaz. Et pourtant, une autre aile dure fait entendre sa voix. Elle appelle à durcir le ton envers les visées qu’elle juge expansionnistes de la Turquie. Cette aile dure va jusqu’à accuser le président turc d’islamiste dangereux et dont l’objectif est de convertir le Maghreb en commençant par la Tunisie où son ami islamiste est le leader du parti Elnahda!! Les mots «islamiste et terroriste» sont souvent exploités pour désinformer car le président Erdogan n’a jamais caché son attachement à l’Islam. Mais de quel islamisme s'agit-il ? Il appartient à M. Christian Malard, consultant diplomatique de la chaîne israélienne I24News d’éclairer pour convaincre et non prendre les gens pour des moutons de panurge qui ont déjà cru par le passé à l’invasion de l’Iraq puisque Saddam Hussène détenait des armes nucléaires, au démantèlement de la Libye puisque Kadafi bombardait son peuple, au terrorisme des Taliban...Remettons le conflit libyen dans son contexte réel sans exagérer. Il s’agit d’une confrontation multi-dimensionnelle d’intérêts économiques et stratégiques de plusieurs acteurs sans plus. Voyons ce que dit M. Christian Malard : « Erdogan veut montrer aux grandes puissances qu’il a son mot à dire sur la distribution des cartes au Moyen-Orient et sur la résolution des conflits (…) tout comme Vladimir Poutine, il veut profiter du retrait des puissances occidentales du Moyen-Orient notamment celui des États-Unis. Il bouge ses pions pour avancer son grand projet de reconquête néo-Ottoman. Selon de nombreux historiens, il remet les pieds en Libye puisque c’est là que le fondateur M. Atatürk a remporté son premier succès militaire (…) Erdogan est dangereux, c’est un islamiste, il veut aussi islamiser le Maghreb en commençant par la Tunisie où il entretient de très bons rapports avec Ghannouchi le Khomeiny tunisien chef du parti Enahdha. Tout le monde s’agite dans tous les sens et malgré les protestations de Emmanuel Macron concernant la politique de Erdogan en méditerranée orientale, son interventionnisme, les occidentaux et surtout les européens, en réalité, ils ont peu de marge de manœuvre, il est membre de l’OTAN on ne va pas lui déclarer la guerre, le seul moyen ce sont les sanctions économiques car l’économie turque est moribonde. Mais la Turquie peut faire pression sur l’Europe en utilisant la carte des immigrés on l’a vu à partir de la Syrie mais cette fois-ci ce sera de la Libye». Evidemment, sur le volet de l’émigration, l’inquiétude de l’Europe se justifie car il y a 650 000 candidats à l’immigration en Libye et l’Allemagne et l’Italie sont les seuls pays d’Europe à prendre au sérieux la menace migratoire. La position de l’Allemagne diffère de celle de la France et la Chancelière Merkel a préfèré l’évoquer en tête-à-tête avec le président français au lieu de s’exprimer publiquement. Peine perdue, car Merkel a échoué à raisonner son ami Macron qui a décidé au lendemain de sa rencontre avec elle de se retirer de l’opération de sécurité maritime de l’Otan en Méditerranée «en attendant d'avoir obtenu satisfaction, "nous avons décidé de retirer temporairement nos moyens de l'opération Sea Guardian, a expliqué le ministère lors d'un point-presse téléphonique" (L’EXPRESS/AFP/01/07/20). Il met ainsi la pression sur Schengen et l’OTAN ‘mort cérébrale’ qui tardent à lui donner gain de cause dans son bras de fer méditerranéen qui l’oppose à la Turquie. Pour les Etats unis, il est hors de question de soutenir quelqu’un qui a facilité la venue des russes en Libye et n’eut-été la Turquie, la Russie se serait emparée de l’ensemble du territoire libyen. Cette logique se manifeste dans les manchettes de la presse américaine. SASHA TOPERICH ET DEBRA CAGAN, dans « The Hill » du 3 juillet 2020, ont admis que l’absence d’un leadership américain fort a laissé un vide flagrant sur la scène mondiale - et Macron y voit une opportunité de se joindre à la mêlée des pays désireux de le combler. Ses actions à ce jour - qui vont inévitablement empiéter sur les intérêts et la politique des États-Unis - sont tout sauf encourageantes. Prenons la Libye comme premier exemple. S'il y a un pays européen à distinguer pour ses efforts destructeurs pour pousser la Libye vers l'abîme de l'effondrement, c'est bien la France ». A travers la presse américaine, on se rend compte que les ‘alliés’ ne sont pas tous sur la même longueur d’ondes. Les américains reprochent à Macron quatre choses :
Alors que Chypre et la Grèce soutenues par l’Égypte rejettent l’ambition de la Turquie en Méditerranée orientale, Israël préfère ne pas trop s’en mêler ouvertement pour ne pas agacer Erdogan avec lequel l’Etat hébreu souhaite reprendre ses rapports dégradés depuis le 31 mai 2010, par une opération militaire israélienne contre la flotte « Free Gaza » qui tentait de briser le blocus. Cette opération militaire a fait dix morts et vingt-huit blessés. Bien que l’Etat hébreu ait accepté de verser 18,14 millions d’euros en guise d’indemnisation, cependant les deux pays peinent à reprendre l’ancienne tonicité dans leurs relations diplomatiques. Toutefois, il a été constaté que les responsables israéliens privilégient un dégel rapide des relations que de prendre ouvertement partie contre la Turquie. Et c’est pourquoi, l’appel du pied de l’Egypte, de la Grèce, de Chypre et du maréchal Haftar pour entraîner Israël dans le bourbier libyen n’a toutefois pas trouvé une oreille attentive du moins pour l’instant. «Nous sommes fiers de nos relations diplomatiques avec la Turquie (…) nous espérons voir nos liens se renforcer encore à l’avenir» (Nathanaël Chouraqui I24 News, 12 juin 2020).
En somme, dans le bras de fer qui oppose Greco Chypriote à la Turquie, là aussi l'Israël semble avoir, par calcul stratégique, l’intention de baisser la tension avec la Turquie pour trouver un arrangement sur le projet de Gaz. Et pourtant, une autre aile dure fait entendre sa voix. Elle appelle à durcir le ton envers les visées qu’elle juge expansionnistes de la Turquie. Cette aile dure va jusqu’à accuser le président turc d’islamiste dangereux et dont l’objectif est de convertir le Maghreb en commençant par la Tunisie où son ami islamiste est le leader du parti Elnahda!! Les mots «islamiste et terroriste» sont souvent exploités pour désinformer car le président Erdogan n’a jamais caché son attachement à l’Islam. Mais de quel islamisme s'agit-il ? Il appartient à M. Christian Malard, consultant diplomatique de la chaîne israélienne I24News d’éclairer pour convaincre et non prendre les gens pour des moutons de panurge qui ont déjà cru par le passé à l’invasion de l’Iraq puisque Saddam Hussène détenait des armes nucléaires, au démantèlement de la Libye puisque Kadafi bombardait son peuple, au terrorisme des Taliban...Remettons le conflit libyen dans son contexte réel sans exagérer. Il s’agit d’une confrontation multi-dimensionnelle d’intérêts économiques et stratégiques de plusieurs acteurs sans plus. Voyons ce que dit M. Christian Malard : « Erdogan veut montrer aux grandes puissances qu’il a son mot à dire sur la distribution des cartes au Moyen-Orient et sur la résolution des conflits (…) tout comme Vladimir Poutine, il veut profiter du retrait des puissances occidentales du Moyen-Orient notamment celui des États-Unis. Il bouge ses pions pour avancer son grand projet de reconquête néo-Ottoman. Selon de nombreux historiens, il remet les pieds en Libye puisque c’est là que le fondateur M. Atatürk a remporté son premier succès militaire (…) Erdogan est dangereux, c’est un islamiste, il veut aussi islamiser le Maghreb en commençant par la Tunisie où il entretient de très bons rapports avec Ghannouchi le Khomeiny tunisien chef du parti Enahdha. Tout le monde s’agite dans tous les sens et malgré les protestations de Emmanuel Macron concernant la politique de Erdogan en méditerranée orientale, son interventionnisme, les occidentaux et surtout les européens, en réalité, ils ont peu de marge de manœuvre, il est membre de l’OTAN on ne va pas lui déclarer la guerre, le seul moyen ce sont les sanctions économiques car l’économie turque est moribonde. Mais la Turquie peut faire pression sur l’Europe en utilisant la carte des immigrés on l’a vu à partir de la Syrie mais cette fois-ci ce sera de la Libye». Evidemment, sur le volet de l’émigration, l’inquiétude de l’Europe se justifie car il y a 650 000 candidats à l’immigration en Libye et l’Allemagne et l’Italie sont les seuls pays d’Europe à prendre au sérieux la menace migratoire. La position de l’Allemagne diffère de celle de la France et la Chancelière Merkel a préfèré l’évoquer en tête-à-tête avec le président français au lieu de s’exprimer publiquement. Peine perdue, car Merkel a échoué à raisonner son ami Macron qui a décidé au lendemain de sa rencontre avec elle de se retirer de l’opération de sécurité maritime de l’Otan en Méditerranée «en attendant d'avoir obtenu satisfaction, "nous avons décidé de retirer temporairement nos moyens de l'opération Sea Guardian, a expliqué le ministère lors d'un point-presse téléphonique" (L’EXPRESS/AFP/01/07/20). Il met ainsi la pression sur Schengen et l’OTAN ‘mort cérébrale’ qui tardent à lui donner gain de cause dans son bras de fer méditerranéen qui l’oppose à la Turquie. Pour les Etats unis, il est hors de question de soutenir quelqu’un qui a facilité la venue des russes en Libye et n’eut-été la Turquie, la Russie se serait emparée de l’ensemble du territoire libyen. Cette logique se manifeste dans les manchettes de la presse américaine. SASHA TOPERICH ET DEBRA CAGAN, dans « The Hill » du 3 juillet 2020, ont admis que l’absence d’un leadership américain fort a laissé un vide flagrant sur la scène mondiale - et Macron y voit une opportunité de se joindre à la mêlée des pays désireux de le combler. Ses actions à ce jour - qui vont inévitablement empiéter sur les intérêts et la politique des États-Unis - sont tout sauf encourageantes. Prenons la Libye comme premier exemple. S'il y a un pays européen à distinguer pour ses efforts destructeurs pour pousser la Libye vers l'abîme de l'effondrement, c'est bien la France ». A travers la presse américaine, on se rend compte que les ‘alliés’ ne sont pas tous sur la même longueur d’ondes. Les américains reprochent à Macron quatre choses :
- de faire cavalier seul au lieu de mobiliser l'Union européenne ;
- de s’être aligné sur les Émirats arabes unis et la Russie pour soutenir un militaire dont le seul objectif est de conquérir le pouvoir par la force et gouverner le pays comme un nouveau Kadhafi ;
- d’avoir facilité la pénétration de la Russie à l’est et au sud de la Libye;
- de fissurer l’Otan en diabolisant la Turquie sans laquelle toute la Libye serait tombée entre les mains de la Russie.
Bien entendu, la position des États unis et de certains pays membres de l’Union Européenne est qualifiée par certains analystes de complaisance « Ce positionnement explique la complaisance otanienne envers le soutien clandestin de Erdogan aux milices djihadistes et fréristes de Misrata et Tripoli (...) l’Alliance atlantique (OTAN), qui reste sous tutelle américaine, déteste aborder le sujet de la Turquie, véritable tabou stratégique. Idéalement placée face au sud de la Russie et face à l’ouest du Moyen-Orient, la Turquie est une pièce maîtresse pour le Pentagone et l’OTAN » (Hadrien Desuin/Figarovox/entretien/03/07/20). Quant au professeur Alchengueti, il tente de remettre le conflit entre la France et la Turquie dans son contexte réel. D'une part, il donne raison à la France qui a cherché à avoir un gouvernement libyen proche d'elle et lorsqu’elle n’a pas réussi elle a soutenu Haftar, et d’autre part, il regrette que la France n’ait pas su ou pu s’adapter à la nouvelle donne, après la défaite de son protégé. "Au lieu d'apporter un changement d'adaptation dans sa position, Macron vit une mentalité classique avec une vision courte sans tenir compte de la position de ses partenaires comme l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni”, disait Mohammed Almokhar Alchengueti, professeur à l'université Hamad Ben Khalifa qui estime que la France, à cause de ses armes, elle a une part de responsabilité dans les atrocités commises par les forces de Haftar. Le chercheur français Pierre Berthelot refute la version de M. Alchengueti. Il souligne que la France ne vend pas des armes à Haftar mais aux pays qui soutiennent Haftar et qui justifient ce soutien par la lutte contre les groupuscules terroristes.
Lors de sa visite à Misberg (Allemagne), Merkel n’a pas réussi à trouver un apaisement dans les propos de Macron à l’égard de la Turquie. Le président Macron n’a pas raté l’occasion, lors d’une conférence de presse avec la chancelière allemande Angela Merkel, à taper sur la Turquie en exigeant une clarification de sa politique en Libye qu’il juge criminelle «nous sommes à un moment d’indispensable clarification de la politique turque en Libye, qui est pour nous inacceptable (…) la Turquie a une responsabilité historique et criminelle» (20 mn avec AFP/29/6/2020). La nouveauté dans ses propos c’est lorsqu’il a déclaré que la France n’a jamais soutenu le maréchal Haftar et elle était contre son offensive de Tripoli. L’Egypte et les Emirats arabes unis ont déjà fait la même déclaration mais c’est celle du Président de la France démocratique, le pays des droits de l’homme qui n’est pas passée inaperçue et les réactions des responsables libyens ont été sans équivoque. A-t-il menti le Président Macron ? La réaction immédiate était celle du politologue libyen Salah Bakouch suivie du ministre libyen des affaires étrangères. Alors que le politologue a qualifié le président Macron de menteur, le ministre des affaires étrangères, M. Mohammed Sayala, a mis de la diplomatie dans ses propos « cette déclaration arrive en retard car nous aurions souhaité que Macron fasse une déclaration pour condamner l'offensive de Haftar qui a duré 14 mois (...) nous avons des preuves accablantes de son soutien à Haftar (...) et s'il veut se démarquer aujourd'hui de Haftar c'est une bonne chose ».
Au fait, les preuves impliquant la France dans le conflit libyen ne manquent pas et les médias français en ont déjà abordé ‘Fournitures de renseignements tactiques, appuis de conseillers du service action de la Direction générale de la sécurité extérieure, la DGSE, dans des opérations où trois agents ont perdu la vie dans le crash d'un hélicoptère de l'ANL abattu par un tir ennemi’ (Le Point/30/07/2019). Pour l'Occident, il n'est pas question de revenir sur le soutien de la France à Haftar qui se conjugue déjà au passé, mais c'est la diabolisation de la Turquie par Macron qui ne fait pas l’unanimité de certains alliés qui ne voient pas la nécessité de perdre un allié aussi important pour sauver un maréchal aux abois surtout à l’heure où les russes s’emparent de sites pétroliers. Ces alliés (les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Allemagne) ne veulent pas rompre avec la Turquie, membre de l’Alliance atlantique, pour sauver un maréchal aux abois. Ils souhaitent par ailleurs que Macron, connu par son charisme diplomatique, prenne l’initiative de la désescalade avec l’allié turque. C'est aussi le silence de la France sur l'implication des Emirats arabes unis et sur la découverte des fosses communes qui inquiète! « L’assourdissant silence de la diplomatie française sur le rôle des Emirats arabes unis (EAU), principaux soutiens du camp Haftar (…) et sur la découverte de charniers à Tarhouna (sud-est de Tripoli), des crimes de guerre attribués aux forces de Haftar » (AA/Mourad Belhaj 22/6/2020 reprenant Dominique Merchet, ancien journaliste du quotidien « Libération » et expert en question militaires et stratégiques).
L’Europe a intérêt à ne pas trop médiatiser les disputes avec la Turquie qui l’éloignerait du dossier libyen, pensent l’Allemagne et l’Italie. A quoi ça sert de se retrouver dans le même camp que la Russie et des régimes aussi criminels comme la Syrie ? se demandent certains partenaires qui accusent la France d’avoir facilité la pénétration en Libye des russes. Selon le chercheur Saleh Alguadi « c’est le soutien français à Haftar qui a facilité l’entrée russe au sud de la Libye en occupant de sites pétroliers ». Les américains qui dans un passé récent soutenaient l’homme fort de l’Est, ont très vite rétropédalé pour se rapprocher de la Turquie et du GNA. Ce n’est pas ce que pense Mohammed Bouweyser, un ancien conseiller, très proche de Haftar «J’étais le premier à demander aux américains d’aider Haftar mais ils ne le prennent pas au sérieux, le trouvant trop impulsif et imprévisible (…) c’était par l’intermédiaire de l’ancienne ambassadrice américaine en Libye, Deborah Johns. L'ambassadrice a reconnu l'absence des américains en Libye «l’absence des Etats unis d’Amérique en Libye a crée une faille car les USA ont des intérêts comme la sécurité, l’émigration, le pétrole » (Aljazeera 26/6/2020). Les américains ont compris qu'ils ont été désinformés sur Haftar par leurs alliés (Égypte, Émirats arabes unis, l’Arabie Saoudite, la Jordanie) et il est hors de question d’être dans le même camp que Poutine et surtout pas Bachar El-Assad responsable de crimes odieux contre ses concitoyens. Après tout, comme le dit Dominique Merchet, expert en question militaires et stratégiques « ceux qui veulent passer la Turquie pour une dictature afin de la mettre dans le même sac que la Russie ou la Chine, font mine d’oublier que les deux plus grandes villes du pays, Istanbul et Ankara, sont dirigées par des maires élus de l’opposition. Ce qui n’est pas le cas à Moscou ou à Saint-Pétersbourg, sans parler de Pékin ou Shanghaï ». Pour les américains, les italiens et les allemands, la poursuite des combats encouragent la résurgence des groupes terroristes et rendra difficile la maîtrise de l’émigration. Le premier ministre libyen Fayez al-Sarraj et des officiels américains ont exprimé, dans une première rencontre, après la libération de Tripoli, la nécessité de cesser les hostilités et de reprendre les négociations «Dans le cadre des concertations sur l'évolution de la situation en Libye, Fayez al-Sarraj a rencontré le 22 juin le général Stephen Townsend, chef de l'Africom, et l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de la Libye, Richard Norland» (AFP/22/6/2020) (...) lire la suite en cliquant sur le lien suivant https://www.amazon.fr/Limbroglio-libyen-Mahamat-Ahmat-Yacoub/dp/B08KJKGT53/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=1603357653&sr=1-8
A suivre la conférence débat à N'djamena sur "le conflit libyen et ses conséquences dans l'espace du G5 Sahel", le mardi 10 novembre 2020 à 10H au CEDPE à N'djari, non loin du marché de Bilama Tom et du Lycée Dar Toumai.
Analyse faite par Ahmat Yacoub Dabio
doctorat en sociologie
Expert en gestion des conflits
avec la collaboration de F. Boulandi
Au fait, les preuves impliquant la France dans le conflit libyen ne manquent pas et les médias français en ont déjà abordé ‘Fournitures de renseignements tactiques, appuis de conseillers du service action de la Direction générale de la sécurité extérieure, la DGSE, dans des opérations où trois agents ont perdu la vie dans le crash d'un hélicoptère de l'ANL abattu par un tir ennemi’ (Le Point/30/07/2019). Pour l'Occident, il n'est pas question de revenir sur le soutien de la France à Haftar qui se conjugue déjà au passé, mais c'est la diabolisation de la Turquie par Macron qui ne fait pas l’unanimité de certains alliés qui ne voient pas la nécessité de perdre un allié aussi important pour sauver un maréchal aux abois surtout à l’heure où les russes s’emparent de sites pétroliers. Ces alliés (les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Allemagne) ne veulent pas rompre avec la Turquie, membre de l’Alliance atlantique, pour sauver un maréchal aux abois. Ils souhaitent par ailleurs que Macron, connu par son charisme diplomatique, prenne l’initiative de la désescalade avec l’allié turque. C'est aussi le silence de la France sur l'implication des Emirats arabes unis et sur la découverte des fosses communes qui inquiète! « L’assourdissant silence de la diplomatie française sur le rôle des Emirats arabes unis (EAU), principaux soutiens du camp Haftar (…) et sur la découverte de charniers à Tarhouna (sud-est de Tripoli), des crimes de guerre attribués aux forces de Haftar » (AA/Mourad Belhaj 22/6/2020 reprenant Dominique Merchet, ancien journaliste du quotidien « Libération » et expert en question militaires et stratégiques).
L’Europe a intérêt à ne pas trop médiatiser les disputes avec la Turquie qui l’éloignerait du dossier libyen, pensent l’Allemagne et l’Italie. A quoi ça sert de se retrouver dans le même camp que la Russie et des régimes aussi criminels comme la Syrie ? se demandent certains partenaires qui accusent la France d’avoir facilité la pénétration en Libye des russes. Selon le chercheur Saleh Alguadi « c’est le soutien français à Haftar qui a facilité l’entrée russe au sud de la Libye en occupant de sites pétroliers ». Les américains qui dans un passé récent soutenaient l’homme fort de l’Est, ont très vite rétropédalé pour se rapprocher de la Turquie et du GNA. Ce n’est pas ce que pense Mohammed Bouweyser, un ancien conseiller, très proche de Haftar «J’étais le premier à demander aux américains d’aider Haftar mais ils ne le prennent pas au sérieux, le trouvant trop impulsif et imprévisible (…) c’était par l’intermédiaire de l’ancienne ambassadrice américaine en Libye, Deborah Johns. L'ambassadrice a reconnu l'absence des américains en Libye «l’absence des Etats unis d’Amérique en Libye a crée une faille car les USA ont des intérêts comme la sécurité, l’émigration, le pétrole » (Aljazeera 26/6/2020). Les américains ont compris qu'ils ont été désinformés sur Haftar par leurs alliés (Égypte, Émirats arabes unis, l’Arabie Saoudite, la Jordanie) et il est hors de question d’être dans le même camp que Poutine et surtout pas Bachar El-Assad responsable de crimes odieux contre ses concitoyens. Après tout, comme le dit Dominique Merchet, expert en question militaires et stratégiques « ceux qui veulent passer la Turquie pour une dictature afin de la mettre dans le même sac que la Russie ou la Chine, font mine d’oublier que les deux plus grandes villes du pays, Istanbul et Ankara, sont dirigées par des maires élus de l’opposition. Ce qui n’est pas le cas à Moscou ou à Saint-Pétersbourg, sans parler de Pékin ou Shanghaï ». Pour les américains, les italiens et les allemands, la poursuite des combats encouragent la résurgence des groupes terroristes et rendra difficile la maîtrise de l’émigration. Le premier ministre libyen Fayez al-Sarraj et des officiels américains ont exprimé, dans une première rencontre, après la libération de Tripoli, la nécessité de cesser les hostilités et de reprendre les négociations «Dans le cadre des concertations sur l'évolution de la situation en Libye, Fayez al-Sarraj a rencontré le 22 juin le général Stephen Townsend, chef de l'Africom, et l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de la Libye, Richard Norland» (AFP/22/6/2020) (...) lire la suite en cliquant sur le lien suivant https://www.amazon.fr/Limbroglio-libyen-Mahamat-Ahmat-Yacoub/dp/B08KJKGT53/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=1603357653&sr=1-8
A suivre la conférence débat à N'djamena sur "le conflit libyen et ses conséquences dans l'espace du G5 Sahel", le mardi 10 novembre 2020 à 10H au CEDPE à N'djari, non loin du marché de Bilama Tom et du Lycée Dar Toumai.
Analyse faite par Ahmat Yacoub Dabio
doctorat en sociologie
Expert en gestion des conflits
avec la collaboration de F. Boulandi