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Réflexion sociologique croisée sur l’extrémisme violent

Vendredi 9 Octobre 2020

Comment l’extrémisme réussit à endoctriner une partie importante de la jeunesse ? Qu’est-ce qui pousse les jeunes à se fanatiser, à devenir cruels ? À rejoindre les camps fondamentalistes et terroriser leur propre patrie, leur propre société ? À massacrer leurs propres concitoyens ? À se retourner contre ceux qui prétendent les avoir soutenus et aidés ? À aller jusqu’à mettre en ligne des vidéos pour revendiquer leurs atrocités ?


De plus en plus isolée, voire privée des bienfaits du développement socioéconomique, la jeunesse du bassin du Lac Tchad est affectée par la doctrine de l’extrémisme, un fléau endémique qui touche un grand nombre de pays. Cette étude montre que 10% de jeunes de la province du Lac prête allégeance, généralement sans conviction religieuse, au groupe extrémiste de Boko Haram, contrairement en Occident où le recrutement de la jeunesse est basé sur des convictions religieuses.
Comment l’extrémisme réussit à endoctriner une partie importante de la jeunesse ? Qu’est-ce qui pousse les jeunes à se fanatiser, à devenir cruels ? À rejoindre les camps fondamentalistes et terroriser leur propre patrie, leur propre société ? À massacrer leurs propres concitoyens ? À se retourner contre ceux qui prétendent les avoir soutenus et aidés ? À aller jusqu’à mettre en ligne des vidéos pour revendiquer leurs atrocités ? Quelles peuvent être les raisons exactes de cet extrémisme violent contre des individus vivant paisiblement et du fait que des terroristes se réjouissent du plaisir de tuer ? Le chercheur Mathieu Deprez, en prenant un exemple sur les pays arabes, pense qu’il « y a un lien historique avec l’héritage mal digéré des colonisations françaises (Tunisie, Algérie, Maroc...), le conflit israélo-palestinien, le djihad plus ancien (ex : Soudan), la confrérie musulmane (en Egypte) ».
Est-ce que cette haine d’écraser l’autre ne serait pas le résultat d’une injustice que le bourreau aurait lui-même subi au cours de son parcours social ? Car, « on ne devient pas un bourreau génocidaire un beau matin au réveil », d’après l’historien Didier Epelbaum qui est opposé à l’idée selon laquelle nous aurions tous une propension à nous soumettre à une autorité, y compris lorsqu’elle nous commande de torturer ou massacrer.
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