Soudan, reprise des combats (dimanche)

Dimanche 11 Juin 2023

L'envoi d'une force africaine d'interposition n'est pas exclu car elle servira de mécanisme de surveillance d'un cessez-le-feu.


Les combats ont repris avec une intensité renouvelée après une brève période de répit samedi, la plus calme depuis que le Soudan a éclaté en conflit il y a près de huit semaines lorsqu'une rivalité entre l'armée et ses forces paramilitaires rivales de soutien rapide (RSF) a explosé en guerre ouverte.

Dans les 30 minutes qui ont suivi la fin du cessez-le-feu dimanche matin, des raids aériens, des tirs d'artillerie et des mitrailleuses ont pu être entendus dans plusieurs régions du pays, selon Hiba Morgan d'Al Jazeera.

Alors que samedi a marqué le jour le plus calme depuis le début du conflit, les combats de dimanche ont été les plus violents, obligeant les habitants à se retrancher chez eux pour des raisons de sécurité.

Des témoins ont déclaré que les combats avaient repris dans le nord d'Omdurman, à el-Geneina près de la frontière avec le Tchad, et à el-Obeid, la capitale de l'Etat du Nord Kordofan, au sud-ouest de Khartoum. Eljeneina, une des villes soudanaises les plus abandonnées par l'administration. Le gouverneur qui s'est retranché dans la caserne militaire a appelé la population à prendre les armes pour se défendre. La population s'est emparée de six milles armes de tout calibres après avoir cassé les magasins des commissariats. 

Le cessez-le-feu négocié par les États-Unis et l'Arabie saoudite a été établi afin de faciliter le passage en toute sécurité de l'aide humanitaire désespérément nécessaire à travers le pays. On espérait aussi qu'elle mettrait un terme aux combats qui font rage depuis le 15 avril.

Pendant la trêve de 24 heures, certains groupes d'aide ont pu atteindre ceux qui en avaient besoin. Les habitants du sud de la capitale ont pu également quitter leur domicile pour reconstituer leur stock de produits essentiels.
Face à l'échec des pourparlers de Jeddah en Arabie saoudite, le regard est désormais tourné vers l'union africaine et l'Igad qui prévoient une réunion dans les 48 heures à Djibouti. L'envoi d'une force africaine d'interposition n'est pas exclu car elle servira de mécanisme de surveillance d'un cessez-le-feu. 

Plusieurs agences