Par Mahamat Ali Mahamat, chercheur au CEDPE
L’entretien a effectivement démarré à 12 h et 15 mn pour finir à 13 h 25. Au cours de cette rencontre, les questions relatives aux actualités brulantes de l’heure ont été abordées : le conflit armé inter soudanais, le climat socio-politique en cette période transitoire au Tchad, les conséquences de la guerre soudano-soudanaise sur le Tchad, la question de l’affluence des réfugiés soudanais fuyant les hostilités vers le sol tchadien ainsi que l’apport des partenaires du Tchad dont la France, la Chine, et la Russie sur le développement du pays.
De prime abord, la journaliste américaine, LUDIYA POINGREEN du célèbre quotidien américain The New York times, accompagnée du journaliste tchadien correspondant de la Radio allemande Deutsch Weller MAHAMAT ADAMOU, a déclaré que sa visite au Tchad consiste pour elle de s’enquérir de la situation explosive au Soudan, ainsi que de ses répercussions sécuritaires sur le Tchad.
Le Dr AHMAT YAKOUB DABIO, après avoir fait une brève présentation du CEDPE en insistant sur son caractère apolitique et indépendant a remis à la journaliste deux études produites par le Centre à savoir : un bulletin d’actualité sur la situation socio-politique au Tchad et dans l’espace G5 Sahel de 2022, et les résultats de l’enquête sur les attentes de la population tchadienne au sortir du DNIS.
À la question de savoir est-ce que le Tchad peut être impacté par le conflit armé interne soudanais ? Le président a répondu affirmativement en avançant les arguments suivant :
Du point de vue ethnique, plusieurs ethnies vivent de part et d’autre, à cheval entre ces deux pays, un conflit né dans un l’un de deux pays peut forcement affecté l’autre. Ces ethnies sont entre autres : les Borgos, les arabes rizegates qui font partie majoritairement de la milice tribale du Gal HIMETI. Le nombre de tchadiens enrôlés est estimé à 30% selon le président. Un problème de sécurité : il se pose ici un problème du contrôle de la frontière, qui, faut-il le rappeler est poreuse, et étant un pays pauvre il n’a pas les moyens suffisants pour filtrer les arrivées massives des réfugiés soudanais. Il a souligné en suite que le Tchad et le Soudan partagent plus de 1000 km de frontière et qu’il n’existe qu’un seul check point officiel, c’est celui de ALGENEINA. Il déduit donc que l’estimation donnée par les ONG sur le nombre des réfugiés soudanais arrivés au Tchad est totalement infondée. Plus grave encore, à ALGENEINA, ville soudanaise la plus proche du Tchad, le magasin des armes appartenant à l’Etat a été cassé et pillé et plus de 6000 armes de différents calibres ont été volées. Il y a donc une forte probabilité que ces armes subtilisées puissent se retrouver entre les mains des personnes malveillantes qui peuvent entrer au Tchad et être sources d’insécurité. La perturbation du commerce entre les deux pays : pays enclavé et essentiellement importateur, le Tchad verra son approvisionnement depuis le Soudan en guerre s’arrêter brutalement, ce qui provoquera une flambée des prix des marchandises sur les marchés. Une possible division des officiels tchadiens sur le conflit : cette division des hautes autorités est ressentie, lorsqu’un diplomate tchadien a laissé entendre que le Tchad apporte son soutien à l’armée soudanaise régulière. Mais, quelque temps après, le chef de la diplomatie tchadienne a fait une sortie médiatique, non seulement pour recadrer ce diplomate mais aussi pour affirmer haut et fort que le pays est strictement neutre dans ce conflit et appelle à un retour à la paix. L’entretien a effectivement démarré à 12 h et 15 mn pour finir à 13 h 25. Au cours de cette rencontre, les questions relatives aux actualités brulantes de l’heure ont été abordées : le conflit armé inter soudanais, le climat socio-politique en cette période transitoire au Tchad, les conséquences de la guerre soudano-soudanaise sur le Tchad, la question de l’affluence des réfugiés soudanais fuyant les hostilités vers le sol tchadien ainsi que l’apport des partenaires du Tchad dont la France, la Chine, et la Russie sur le développement du pays.
De prime abord, la journaliste américaine, LUDIYA POINGREEN du célèbre quotidien américain The New York times, accompagnée du journaliste tchadien correspondant de la Radio allemande Deutsch Weller MAHAMAT ADAMOU, a déclaré que sa visite au Tchad consiste pour elle de s’enquérir de la situation explosive au Soudan, ainsi que de ses répercussions sécuritaires sur le Tchad.
Le Dr AHMAT YAKOUB DABIO, après avoir fait une brève présentation du CEDPE en insistant sur son caractère apolitique et indépendant a remis à la journaliste deux études produites par le Centre à savoir : un bulletin d’actualité sur la situation socio-politique au Tchad et dans l’espace G5 Sahel de 2022, et les résultats de l’enquête sur les attentes de la population tchadienne au sortir du DNIS.
À la question de savoir est-ce que le Tchad peut être impacté par le conflit armé interne soudanais ? Le président a répondu affirmativement en avançant les arguments suivant :
L’autre question importante évoquée est la réussite de la transition politique au Tchad. L’enjeu principal du referendum prévu au mois d’octobre est la forme de l’Etat. Les tchadiens se prononceront en faveur soit du fédéralisme ou de la décentralisation. Pour le président du CEDPE, l’administration doit se garder de se pencher pour l’une ou l’autre forme en laissant le libre choix aux tchadiens.
Après 32 ans de règne sans partage, si les tchadiens sont intelligents, ils auront la possibilité de faire du Tchad, l’un des pays le plus normal de la sous-région. La seule condition pour que cela arrive, est que le gestionnaire de la transition accepte de ne pas se présenter à l’élection présidentielle post DNIS. Après 5 ans, il pourra être porté en héros par le peuple Tchadien.
Concernant les réfugiés arrivés au Tchad, le président recommande de les utiliser intelligemment au profit du développement du pays, car parmi eux il y a des ingénieurs, des médecins, des agronomes, des enseignants…
Parlant de l’enlisement du conflit au Soudan, il a affirmé que celui-ci pourra redoubler d’intensité et se compliquer si une quatrième partie intervienne. Car en plus des deux belligérants qui combattent actuellement à savoir : l’armée soudanaise dite régulière dirigée par la Gal ALBOURHANE, les paramilitaires FSR du Gal HIMETI, et ses mouvements politico-militaires : les force de ARKOU MINAWI et celles de Abdelaziz Alhelouw, il faut éviter l’implication de la nébuleuse terroriste aux ramifications multiples et incontrôlables. Dans un tel scénario, il sera difficile à la communauté internationale de gérer la situation dans un état en faillite.
C’est la raison pour laquelle, il faut absolument éviter que le terrorisme s’installe et s’invite au combat. Il faut noter que les belligérants peuvent recourir à leur service pour conforter leurs positions. Ces terroristes peuvent aussi exploiter la frontière poreuse du Tchad pour leur expansion au Tchad ou en RCA.
Pour que la paix civile revienne au Soudan, il faut créer les conditions nécessaires parmi lesquelles créer une force internationale d’interposition avec l’’accord des belligérants et non une force d’intervention.
En dernier lieu, il est évoqué la question des relations du Tchad avec certains de ses partenaires en termes de leurs apports pour son développement.
Pour le cas de la France, le président du CEDPE estime que ses réalisations au Tchad sont quasiment nulles et invisibles. La Russie (étant elle-même confrontée à des sérieuses difficultés économiques) n’a pas les moyens de soutenir le développement au Tchad encore moins en Afrique malgré les efforts dans la formation des cadres tchadiens et dans tous les domaines depuis les années 70 jusqu’à nos jours. La Chine, qualifiée de pays émergeant développe un partenariat gagnant-gagnant avec le Tchad. De ce fait, son engagement à développer les infrastructures du pays sont visibles. Les exemples sont légion : les hôpitaux, les routes bitumés et les échangeurs, les écoles, les stades de sport…. Après 32 ans de règne sans partage, si les tchadiens sont intelligents, ils auront la possibilité de faire du Tchad, l’un des pays le plus normal de la sous-région. La seule condition pour que cela arrive, est que le gestionnaire de la transition accepte de ne pas se présenter à l’élection présidentielle post DNIS. Après 5 ans, il pourra être porté en héros par le peuple Tchadien.
Concernant les réfugiés arrivés au Tchad, le président recommande de les utiliser intelligemment au profit du développement du pays, car parmi eux il y a des ingénieurs, des médecins, des agronomes, des enseignants…
Parlant de l’enlisement du conflit au Soudan, il a affirmé que celui-ci pourra redoubler d’intensité et se compliquer si une quatrième partie intervienne. Car en plus des deux belligérants qui combattent actuellement à savoir : l’armée soudanaise dite régulière dirigée par la Gal ALBOURHANE, les paramilitaires FSR du Gal HIMETI, et ses mouvements politico-militaires : les force de ARKOU MINAWI et celles de Abdelaziz Alhelouw, il faut éviter l’implication de la nébuleuse terroriste aux ramifications multiples et incontrôlables. Dans un tel scénario, il sera difficile à la communauté internationale de gérer la situation dans un état en faillite.
C’est la raison pour laquelle, il faut absolument éviter que le terrorisme s’installe et s’invite au combat. Il faut noter que les belligérants peuvent recourir à leur service pour conforter leurs positions. Ces terroristes peuvent aussi exploiter la frontière poreuse du Tchad pour leur expansion au Tchad ou en RCA.
Pour que la paix civile revienne au Soudan, il faut créer les conditions nécessaires parmi lesquelles créer une force internationale d’interposition avec l’’accord des belligérants et non une force d’intervention.
En dernier lieu, il est évoqué la question des relations du Tchad avec certains de ses partenaires en termes de leurs apports pour son développement.