Le CEDPE a présenté ce samedi matin au Comité Technique D'appui au Haut Comité de Pilotage et de Suivi de mise en œuvre des résolutions et recommandations du DNIS, un projet inédit sur la Stabilisation et le renforcement de la résilience des populations de la Province du Lac. Il s'agit d'un projet ambitieux de 21 activités, dont la construction des 8000 logements dans les cinq départements de la province du Tchad. 120 000 personnes bénéficieront de ce projet qui s'étalent sur trois années
Activité 1 : Rencontre d'échange et d'information avec les autorités locales et les bénéficiaires ; Activité 2 : Sensibilisation sur le changement climatique, le reboisement, l’extrémisme violent et la cohabitation pacifique par le théâtre participatif et les débats ; Activité 3 : Organisation des séances d'alphabétisation avec les bénéficiaires ; Activité 4: Formation des bénéficiaires sur la prévention et gestion des conflits et les vertus de la paix ; Activité 5 : Organisation d'une formation en techniques de prise en charge psychosociale ; Activité 6 : Séance de déradicalisation des désassociés de Boko Haram [[1]]url:#_ftn1 Activité 7 : Formation des bénéficiaires en techniques de cultures maraîchères ; Activité 8 : Formation des bénéficiaires en couture et fabrication des produits artisanaux (poterie, tapisserie, tannerie…) ; Activité 9 : Formation en techniques d’élevage des volailles et des petits ruminants ; Activité 10 : Formation en menuiserie ; Activité 11 : Formation en bâtiment – électricité/Maçonnerie ; Activité 12 : Formation en hôtellerie (restauration, pâtisserie) ; Activité 13 : Formation en fabrication du charbon bio (à base des tiges des céréales…) ; Activité 14 : Formation en techniques de production et transformation des produits locaux ; Activité 15 : Atelier de formation et de sensibilisation des bénéficiaires sur les AGR porteuses et le coaching ; Activité 16 : Formation en informatique (bureautique) ; Activité 17 : Dotation en kits/équipements pour l'installation des bénéficiaires ; Activité 18 : Équipe de coordination du projet ; Activité 19 : Hébergement des bénéficiaires, sécurité, restauration et accessoires ; Activité 20 : Construction des logements pour les bénéficiaires[[2]]url:#_ftn2 . Activité 21 : Suivi-évaluation du projet.
LES ACTIVITÉS DU PROJET SRRP-PL
Les principales activités du projet concernent toutes les cinq localités visées par le projet et s’articulent comme suit :
[[1]]url:#_ftnref1 Le Conseil de sécurité des Nations Unies a prié instamment les gouvernements de la région à « élaborer et mettre en œuvre des politiques cohérentes visant à encourager les défections de membres de Boko Haram et de l’EIIL, ainsi que la déradicalisation et la réintégration de ceux qui ont fait défection » (résolution 2349 (2017)
[[2]]url:#_ftnref2 La construction de ces logements nécessitera le montage d’un plan de construction et les travaux engageront une main d'oeuvre locale en priorité les bénéficiaires qui seront formés ce qui profitera à la région. Les logements seront éclairés en solaire y compris les rues.
Les États du Bassin du Lac Tchad : Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad sont confrontés à un conflit multidimensionnel dont les causes sont à la fois structurelles (pauvreté, dégradation de l’environnement, rétrécissement du lac, croissance de la population), conjoncturelles ( faiblesse de l’administration, porosité des frontières incontrôlées, violation des droits de l’Homme, recrudescence des conflits inter et intracommunautaires, développement du terrorisme en raison de l’éclatement et de la déstabilisation de la Libye…..). Ce conflit multidimensionnel a permis aux groupes extrémistes violents de s’approprier de ce terrain fertile pour s’y installer depuis 2009 en défiant les forces de défense et de sécurité appartenant aux quatre pays soutenus par la communauté internationale. Ce défi est l’un des phénomènes qui a mobilisé autant de ressources financières, matérielles et humaines pour son éradication aussi bien dans le bassin du Lac Tchad que dans l’espace du G5 Sahel. Plusieurs stratégies parmi lesquelles la sensibilisation et les interventions militaires ont été utilisées par des États et des ONG[[1]]url:#_ftn1 pour contrer ce phénomène. Mais force est de constater que toutes ces actions n’ont pas contribué à stopper de façon définitive les enrôlements massifs de jeunes, même si nous observons ces derniers temps des redditions mais aussi des retours spontanés et volontaires des personnes associées à Boko Haram. L’échec de l’extraction du terrorisme est dû en grande partie à l’absence d’une stratégie de prévention claire et efficace. À titre d’exemple, le développement fait l’objet d’une négligence malgré qu’on en parle beaucoup, et la plus grande partie de financement est consacrée à l’option militaire qui, malgré son importance, n’a jamais réussi, à elle seule, à éradiquer l’extrémisme violent. Et même s’il est difficile d’obtenir toutes les données de dépenses militaires de la communauté internationale et précisément celles de la France, compte tenu qu’elles sont hautement sécuritaires, les dépenses liées à l’entretien et au maintien du dispositif militaire dans la bande saharo-sahélienne est aujourd’hui de l’ordre de 360 000 000 euros par an (236 milliards de FCFA) si on en croit les déclarations des autorités françaises. Selon un décompte réalisé, entre 2012 et 2018, les dépenses dans les pays du G5 Sahel ont plus que doublé, passant de 580 M€ à 1,35 Md€[[2]]url:#_ftn2 dont près de 60 % de dépenses militaires, auxquelles est principalement due cette hausse. À cela s’ajoute des crédits spécifiques de 200 M€ par an, gérés par l’agence française du développement (AFD)[[3]]url:#_ftn3 . Il a été malheureusement constaté que la montée de l’engagement militaire dans la région ne s’est pas accompagnée d’une accentuation notable de l’effort d’aide publique au développement. Le plafond financier de FEP[[4]]url:#_ftn4 est à 5,7 Md€ pour la période 2021-2027. Force est de constater avec regret que la communauté internationale qui prétend soutenir l'Afrique dans son combat contre le terrorisme, opère un soutien "ségrégationniste" à deux vitesses. Alors qu'n moins d'une année, plus de 100 milliards de dollars ont été débloqués à l'Ukraine, le soutien financier dans le cadre du développement et la lutte contre le terrorisme en Afrique n'a pas atteint depuis 2009 à nos jours un milliard de dollars.
Autant les multitudes de conférences, ateliers, colloques, séminaires, réunions, études, paperasse… sur la thématique relative à l’extrémisme violent sont nécessaires pour dégager une stratégie commune axée sur la phénoménologie et la typologie, autant il est temps voire urgent de revoir nos stratégies pour les orienter vers des actions pratiques et concrètes sur le terrain. Ces actions doivent directement concerner la stabilisation et le développement en impliquant tous ceux qui ont la volonté d’apporter leur contribution.
Fort de tout ce constat, et sachant qu’il n’y a pas de sécurité pérenne sans développement économique, social et institutionnel, le Centre d’Études pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE) en partenariat avec le Réseau des organisations de la société civile du Bassin du Lac Tchad a initié un projet intitulé « projet de stabilisation et de renforcement de la résilience des populations de la Province du Lac » afin de combattre l’extrémisme violent par une approche basée sur l’encadrement et le développement.
Pour ce faire, compte tenu du nombre croissant d’une part, de personnes victimes des atrocités, et d’autre part, de celles ayant fait défection des rangs des groupes extrémistes[[5]]url:#_ftn5 (en majorité de femmes), il a été jugé nécessaire d’élaborer ce projet à triple objectifs : D’une part, il sert à former et autonomiser un nombre important de personnes tout en prenant en compte leurs besoins, d’autre part, leur apprendre la vertu de la paix à travers la cohabitation pacifique, le vivre ensemble et la prévention de l’extrémisme ; puis en troisième lieu, la formation, la création des activités génératrice des revenus et le relogement.
Avec un cout global de trente-huit milliards sept cent cinquante-un millions neuf cent sept mille cinq cent (38 751 907 500) soit 59 millions d’euros)[[6]]url:#_ftn6 , ce projet aura une durée de trois (03) ans et sera mise en œuvre dans cinq (5) localités de la Province du Lac.
Ce projet est la quatrième phase après les deux premiers projets de profiling de désengagés réalisés dans le Lac : en mars 2018 et novembre 2019 avec une collecte d’une importante base des données (16 000 pages) remise à Mme la Ministre tchadienne de la Femme, suivi d’une étude statistique publiée[[7]]url:#_ftn7 fin 2020 et remise à jour en 2021.
Autant les multitudes de conférences, ateliers, colloques, séminaires, réunions, études, paperasse… sur la thématique relative à l’extrémisme violent sont nécessaires pour dégager une stratégie commune axée sur la phénoménologie et la typologie, autant il est temps voire urgent de revoir nos stratégies pour les orienter vers des actions pratiques et concrètes sur le terrain. Ces actions doivent directement concerner la stabilisation et le développement en impliquant tous ceux qui ont la volonté d’apporter leur contribution.
Fort de tout ce constat, et sachant qu’il n’y a pas de sécurité pérenne sans développement économique, social et institutionnel, le Centre d’Études pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE) en partenariat avec le Réseau des organisations de la société civile du Bassin du Lac Tchad a initié un projet intitulé « projet de stabilisation et de renforcement de la résilience des populations de la Province du Lac » afin de combattre l’extrémisme violent par une approche basée sur l’encadrement et le développement.
Pour ce faire, compte tenu du nombre croissant d’une part, de personnes victimes des atrocités, et d’autre part, de celles ayant fait défection des rangs des groupes extrémistes[[5]]url:#_ftn5 (en majorité de femmes), il a été jugé nécessaire d’élaborer ce projet à triple objectifs : D’une part, il sert à former et autonomiser un nombre important de personnes tout en prenant en compte leurs besoins, d’autre part, leur apprendre la vertu de la paix à travers la cohabitation pacifique, le vivre ensemble et la prévention de l’extrémisme ; puis en troisième lieu, la formation, la création des activités génératrice des revenus et le relogement.
Avec un cout global de trente-huit milliards sept cent cinquante-un millions neuf cent sept mille cinq cent (38 751 907 500) soit 59 millions d’euros)[[6]]url:#_ftn6 , ce projet aura une durée de trois (03) ans et sera mise en œuvre dans cinq (5) localités de la Province du Lac.
Ce projet est la quatrième phase après les deux premiers projets de profiling de désengagés réalisés dans le Lac : en mars 2018 et novembre 2019 avec une collecte d’une importante base des données (16 000 pages) remise à Mme la Ministre tchadienne de la Femme, suivi d’une étude statistique publiée[[7]]url:#_ftn7 fin 2020 et remise à jour en 2021.
[[1]]url:#_ftnref1 Organisations Non Gouvernementales
[[2]]url:#_ftnref2 Lettre du Président de la Cour des Comptes au Premier Ministre Français Jean Castex, le 9 février 2021 Référé : Les actions civiles et militaires de la France dans les pays du G5 Sahel (ccomptes.fr)
[[3]]url:#_ftnref3 Référé : Les actions civiles et militaires de la France dans les pays du G5 Sahel (ccomptes.fr)
[[4]]url:#_ftnref4 Adoptée en mars 2021, la FEP est un instrument extra-budgétaire visant à financer des actions opérationnelles dans le domaine militaire au profit de partenaires partout dans le monde. Son plafond financier a été fixé à 5,7 Md€ pour la période 2021-2027. Grâce à cette enveloppe couvrant la période 2022-2024, l’UA sera en mesure de solliciter « un soutien pour des opérations individuelles de soutien de la paix en fonction des besoins, ce qui permettra de réagir rapidement aux développements pertinents en matière de sécurité sur le continent africain ». L'Europe débloque 645 M€ pour soutenir les armées africaines - FOB - Forces Operations Blog
[[5]]url:#_ftnref5 Avec l’affaiblissement des groupes extrémistes après la mort des deux chefs charismatiques, Shekawu et Alburnawi en 2021, le terrain est désormais propice pour un tel projet de stabilisation dans la région du Lac Tchad. L’armée nigériane a annoncé la reddition de 13 243 terroristes et leurs familles à travers tout le nord-est du pays. Selon le journal le MONDE, ces désengagés de Boko Haram seraient maintenant près de 20 000 coté Nigeria et au moins 2000 du côté du Cameroun[5], alors que le CEDPE estime le nombre approximativement à 7000 personnes dans la province du Lac.
Sachant que la mission de profiling effectuée en fin 2019 par le CEDPE a pris en compte tous les aspects socioéconomiques nécessaires en rapport avec les désengagés/désassociés ; étant donné que l’exploitation de base de données collectée et remise au Ministre de la Femme en mars 2021 peut faciliter la réinsertion socioprofessionnelle des désengagés/désassociés ;
Sachant que la mission de profiling effectuée en fin 2019 par le CEDPE a pris en compte tous les aspects socioéconomiques nécessaires en rapport avec les désengagés/désassociés ; étant donné que l’exploitation de base de données collectée et remise au Ministre de la Femme en mars 2021 peut faciliter la réinsertion socioprofessionnelle des désengagés/désassociés ;
[[6]]url:#_ftnref6 Soit les dépenses de deux mois de l’opération Barkane dans l’espace du G5 Sahel qui donnera une nouvelle image de stabilité et de développement de la province du Lac.