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"le Tchad aura encore un long chemin devant lui" Dr. Ahmat Yacoub Dabio à(Abba Gardi

Mercredi 23 Mars 2022

En effet, en suivant l’évolution de la démarche, nous avons constaté que le processus est mal parti parce qu’il s’agit bien d’un processus de réconciliation qui ne se limite pas au pré-dialogue et au dialogue.


"le Tchad aura encore un long chemin devant lui" Dr. Ahmat Yacoub Dabio à(Abba Gardi
Interview du Dr. Ahmat Yacoub Dabio Président du Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme, accordée au Journal Abba Gardi, le lundi 21 mars 2022
 
  1. Dr Ahmat Yacoub, le pré-dialogue plusieurs fois annoncé s'est ouvert le 13 mars dernier avant que les travaux ne soient suspendus. On se retrouve finalement avec 52 groupes des politico-militaires. Quelle analyse pouvez-vous faire à ce sujet ?
 
Dr. Ahmat Yacoub Dabio : Je remercie votre journal pour la qualité de traitement de l’information. Cela étant, avant de répondre à votre question, je dois préciser que nous sommes un centre d’études et de recherches apolitique, indépendant, spécialisé dans la gestion et la prévention des conflits. Et pourtant, personne n’a consulté nos experts qui font la fierté du pays de par leurs interventions dans la sous-région.
En effet, en suivant l’évolution de la démarche, nous avons constaté que le processus est mal parti parce qu’il s’agit bien d’un processus de réconciliation qui ne se limite pas au pré-dialogue et au dialogue. Depuis octobre 2021, nous avons procédé à une réflexion sur le processus de la réconciliation et attiré l’attention des autorités compétentes sur ce sujet. En novembre, nous avons remis une réflexion à certaines autorités notamment le ministre de la réconciliation M. Alcheikh avec lequel je me suis longuement entretenu le 5 février. Le 22 février, nous avons présenté notre étude, lors d’une conférence de presse, et avons conseillé de remettre sur le bon chemin le processus en appelant les autorités à réorganiser le pré-dialogue, mais c’est sans compter sur leur entêtement jusqu’au boutisme. Au lieu de nous écouter, il y a certains qui nous dénigrent. Et voilà les conséquences. Il y a une liste de 83 groupes parmi lesquels il y a 31 qui ont protesté, dans deux différents communiqués, pour n’avoir pas été conviés. C’est déplorable pour un pays dont le conflit date de six décennies (1963 – 2022) et qui devait avoir une expérience assez suffisante dans la gestion des conflits. C’est une honte pour le Tchad, une surprise pour la communauté internationale, surtout Qatar le pays hôte. On découvre le bordel total, excusez-moi du terme. Toutefois, il n’y a pas d’autre choix que de cesser les conflits et de réussir à tout prix la réconciliation (...) l'intégralité de l'entretien téléchargeable en PDF sur le lien ci-dessous.