Tout remonte au 30 mars dernier lorsque le président de la Transition a reçu u𝐧𝐞 𝐝𝐞́𝐥𝐞́𝐠𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞s 𝐬𝐞́𝐧𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐚𝐦𝐞́𝐫𝐢𝐜𝐚𝐢𝐧𝐬, composée de 𝐂𝐨𝐫𝐲 𝐁𝐨𝐨𝐤𝐞𝐫 du New Jersey et de la sénatrice 𝐒𝐚𝐫𝐚 𝐉𝐚𝐜𝐨𝐛𝐬, de Californie. Ils étaient accompagnés du diplomate américain accrédité au Tchad, M. 𝐀𝐥𝐞𝐱𝐚𝐧𝐝𝐞𝐫 𝐋𝐚𝐬𝐤𝐚𝐫𝐢𝐬 et du Premier Conseiller aux affaires politiques et économiques Arthur James.
Du côté tchadien, le président de transition était entouré de ses deux proches collaborateurs et du Ministre des affaires étrangères.
Lors de cette entrevue, il était question d’échanger avec le chef de la Transition tchadienne des perspectives de l’élection, de la situation dramatique des droits humains et de la crise humanitaire qui ravage l’Est du Tchad suite au conflit fratricide du Soudan.
Informés à travers les différents rapports des organisations locales et internationales sur la persistance des violations des droits humains au cours de ce processus de transition marqué par des violences physiques et des arrestations arbitraires, les deux sénateurs ont posé des questions qui ont agacé le président tchadien qui a perçu leur démarche comme une ingérence inacceptable dans une affaire tchadienne.
Un mois après cette rencontre, le président de la Transition n’a pas hésité de répondre aux américains en faisant valoir sa souveraineté. Il instruit le Général du corps aérien, Idriss Amine Ahmed de rappeler à l’attaché de Défense( AD) américaine basé au Tchad de justifier la présence à la Base Adji Kossei (BAK), des forces US.
Ce rappel à l’ordre a surpris plusieurs observateurs qui s’interrogent sur cette réaction soudaine du Tchad qui accueille sur son sol les forces américaines, anglaises et françaises depuis des longues dates.
Toutefois ce qui est sûr, depuis quelques mois le Tchad a fait le choix de former ses cadres sur l’usage des drônes en Turquie en évitant le camp occidental qu’il juge trop paternaliste et exigeant sur les questions liées aux valeurs universelles que partagent certaines nations éprises de justice.
C’est pourquoi on constate l’irruption de la rhétorique guerrière dans les discours de la campagne présidentielle les mots" souveraineté et indépendance"du pays sont employés et déployés pour marteler à l’opinion publique la fermeté du pouvoir à l'encontre de ceux qui osent s'ingérer dans les affaires internes de la nation tchadienne.